Raymond Hains, quand l’âne à logis s’emballe

 

« Je prends tout au pied de la lettre pour mieux retomber sur les miens »

Né en 1926 et mort en 2005, Raymond Hains a fait partie des Nouveaux Réalistes, puis il a été le contemporain de toutes les époques qu’il a traversées.

Il a développé un travail de bricoleur (détourneur) génial de mots comme d’images, mettant en œuvre des chaînes, « points de chaînage » et « mises en plis », et avançant par analogies, par déplacements, dérives et délires, laissant la part belle au hasard et à l’inconscient créateurs.

Fils d’un peintre en lettres, il laisse de côté la peinture (il préfère décoller les affiches), et garde les lettres et les mots avec lesquels il joue sans retenue. Les associations, les mots d’esprit, la glossolalie, produisent des sens nouveaux, une vérité nouvelle.

Les images, il les traque sur les murs (affiches, palissades), sur les trottoirs (Sculptures de trottoir, photographies de chantiers). Il hante la ville. Son atelier, c’est la rue. Et son œuvre se confond avec sa vie : une vie comme performance.