L’IMA, 25 ans de créativité arabe

 

« 25 ans de créativité arabe n’est pas une rétrospective mais plutôt un état des lieux de la création actuelle dans le monde arabe » déclare Aurélie Clemente-Ruiz, commissaire de l’exposition, qui a fait appel au critique et commissaire de la Biennale du Caire Elab Allaban.

Un anniversaire résolument ancré au présent et sous le signe de la globalisation, même si plusieurs générations sont confondues. Au total 40 artistes originaires de 19 nations proches ou moyennes orientales : Emirats Arabes Unis, Lybie, Liban, Maroc mais aussi Algérie ou Oman, avec des manques cependant telle la Mauritanie.

Qu’ils soient confirmés (Youssef Nabil) ou émergents (Ahmed Mater, Safwan Dahoul, Youssef Ahmad) des figures majeures sont absentes ou censurées tel Mounir Fatmi, dont la video «Sleep» qui présente l’auteur des «Versets sataniques» endormi durant six heures, a été jugée trop gênante. Il est vrai qu’il ressort une certaine frilosité des propositions, surtout dans le Mobile art qui ne se prête pas vraiment à de telles oeuvres.

Néanmoins, la diversité des mediums représentés et les thèmes récurrents ont le mérite de relayer et prolonger les questionnements du printemps arabe. L’oeuvre qui m’a le plus touchée est celle du saoudien Maha Malub sur les contrôles de sécurité aux terminaux d’aéroports, qui imagine des distributeurs de crème blanchissante pour la peau ou de lentilles de contact de couleur bleue ! ou la kaaba magnétique d’un autre saoudien, Ahmed Mater, chef de fil du collectif Ibn Asser. Un humour qui ne masque pas les réalités.

Hormis un titre trompeur pour une période créative qui ne couvre que quelques années, le plaisir de la découverte est au rendez-vous.

 


Infos :

Institut du Monde Arabe

1 rue des Fossés Saint-Bernard, Paris 5e

jusqu’au 3 février