Julião Sarmento, La chose, même

 

L’un des grands artistes portugais de l’après Estado Novo, Julião Sarmento, développe depuis les années 1970 une pratique conceptuelle et post minimaliste autour de la peinture, la vidéo, la photographie, le dessin, la sculpture ou l’installation. Après sa première exposition monographique dans un musée français, au Mamac de Nice en 2014, c’est la Fondation Gulbenkian à Paris qui propose un nouveau panorama de sa démarche, orchestrée par le curateur et critique d’art Ami Barak, autour d’une trentaine de pièces emblématiques et d’une commande publique. Ouvrir à la narration et au potentiel cinématographique à partir d’associations d’images et du texte, interroger le désir et ses mécanismes, ou transformer le spectateur en voyeur, autant de combinaisons possibles à déchiffrer autour du personnage féminin récurrent qui traverse toute l’oeuvre. L’on songe à Duchamp et la dialectique de la femme nue et du trou de serrure, mais aussi à Bataille, Sollers ou Degas. Cette silhouette archétypale et énigmatique s’incarne sous nos yeux dans le 2ème temps de l’exposition, par une commande réalisée avec le styliste portugais Felipe Oliveira Baptista pour la cour intérieure de la Fondation. Incarnant aussi le renouveau, dans des choix épurés et volontiers minimalistes, la féminité tout en perspectives du designer talentueux devrait ouvrir encore davantage les portes de l’imaginaire. Egérie perpétuellement incomplète. Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre…

 


Infos :

Julião Sarmento, La chose, même – The Real Thing
Fondation Gulbenkian
39 Boulevard de la Tour-Maubourg, Paris 7e
du 20 janvier au 17 avril