Ghada Amer, le retour

Par Marie de La Fresnaye17 septembre 2018In Articles, 2018, Revue #19

A tout juste un an d’ouverture, le Centre de création contemporaine Olivier Debré a su s’imposer et rencontrer son public, dépassant les objectifs de départ fixés par Alain Julien-Laferrière son directeur. Le double accent mis sur l’artiste Ghada Amer s’inscrit dans une programmation internationale ambitieuse (Norvège, Corée, Allemagne) alternant l’ombre et la lumière dans les espaces avant-gardistes signés des architectes Aires Mateus.

Née au Caire en 1963, Ghada Amer, diplômée de la Villa Arson, présente à la mythique exposition Africa Remix, prolonge l’expérience réalisée pour le premier centre tourangeau en 2000, l’élargissant à ses dernières créations new yorkaises où elle réside désormais.

Elle investit la galerie noire de ses fameuses toiles cousues qui cachent sous de séduisantes arabesques une dénonciation féroce des stéréotypes et tabous sexuels. 

De plus elle prend possession de la Nef avec « Cactus painting », monumental jardin constitué de milliers de cactées, rejoué pour l’occasion, dont le motif en zig zag s’apparente à une peinture abstraite américaine d’après-guerre. Un long travail artisanal de patience pour dénoncer les rôles habituellement dévolus aux femmes et les critères d’appréciation des genres et des mediums (broderie face à la peinture et sculpture). Une œuvre arachnéenne où elle interroge sa double et irréconciliable appartenance culturelle à partir de la question du corps et du désir en résistance.

 

Par Marie de la Fresnaye


Infos :

Ghada Amer

« Dark continent »

du 2 juin au 18 novembre 2018

« Cactus painting »

du 2 juin au 9 décembre 2018

Centre de création contemporaine Olivier Debré

jardin François 1er, Tours (37)