Cécile Le talec, Le silence des angles morts : le son, entre écoute et contemplation

Par Pauline Lisowski13 octobre 2016In Articles, 2016, Revue #14

Cécile Le Talec développe un travail pluridisciplinaire autour du lien entre le son, la musique, les langues et un territoire. Elle expérimente des procédés pour rendre visible la matière sonore sous différentes formes, sculptures, dessins et installations. Ses projets l’amènent parfois à explorer des contrées lointaines et à collaborer avec des scientifiques. Lors de ses voyages, elle capte le son qu’émet un paysage et le transforme. Cette ambiance se retrouve alors déplacée à l’intérieur du lieu.

Pour son exposition au centre d’art La Traverse, elle a redéployé, adapté, rejoué des œuvres. Ainsi, elle établit des liens avec l’environnement sonore.

L’installation « Whirlwindsong », Groundsong propose une double expérience d’une plongée du regard dans la vidéo d’un tourbillon. Elle s’active en fonction de la curiosité du visiteur. En marchant sur un plancher « musical », inspiré du « parquet rossignol » du Palais de Nijo de Kyoto, il découvre les potentialités de ce curieux instrument. Peu à peu, il perçoit qu’il peut interagir avec la bande son de la vidéo et l’amplifier. Sa contemplation du phénomène se transforme au gré de son déplacement.

Au sol, Les Pavillons Naruto, une sculpture qui fait écho au gramophone, diffuse d’étranges sons. Cécile Le Talec a exploré le territoire du Centre d’art et a enregistré son paysage sonore.

L’artiste a également conçu une œuvre in situ. Le visiteur se retrouve immergé dans un espace bleu, où perdre ses repères. Il y perçoit des traces de mouvement, une possible partition. Cécile Le Talec a ici conçu un dispositif d’enregistrement d’un concert. Son œuvre joue à la fois sur le vide et sur le plein, sur le visible et l’invisible. Des dessins, des partitions et une vidéo complètent l’exposition.

Ainsi, les œuvres de Cécile Le Talec sont des propositions ouvertes d’expériences sonores et visuelles. Les visiteurs sont invités soit à vivre un voyage immobile, un moment contemplatif grâce à l’image et à la musique soit à se déplacer et activer des œuvres-instruments.

 

Par Pauline Lisowski


Infos :

galerie municipale Jean Collet

59 Avenue Guy Môquet, Vitry-sur-Seine

jusqu’au 9 octobre