55e Biennale de l’art de Venise

Parcours entre 88 Pavillons nationaux, 47 événements collatéraux et 70 expositions

 

Rendez-vous aux Giardini et à l’Arsenale pour l’Exposition internationale conçue par Massimiliano Gioni : Il Palazzo Enciclopedico à travers le regard de plus de 150 artistes. Quelques pistes ? La vidéo Camillo’s idea d’Aurélien Froment ou performance d’une mnémoniste récitant  sur la scène du Théâtre Olympique de Vicence l’histoire de la mnémotechnie. L’immense sculpture Belinda de Roberto Cuoghi paraissant être l’agrandissement d’un microbe.

Les Giardini et l’Arsenale accueillent aussi les Pavillons nationaux. Le Saint-Siège, l’un des 10 nouveaux États admis, montre les vidéos interactives In principe (e poi) du studio Azzuro sur le thème de la Genèse. La France présente les vidéos d’Anri Sala autour du Concerto en ré majeur pour la main gauche de Ravel : le titre Ravel Ravel Unravel se construit sur les verbes anglais to ravel « emmêler » et to unravel « démêler », entre lesquels s’insère l’homographe to ravel. Coup de cœur pour les vidéos Resistance d’Ali Kazma sur les souffrances du corps bodybuldé, opéré, tatoué ou soumis au bondage (Turquie) et celle de Mohammed Kazem Walking on water provoquant le mal de mer dans la perte de tout repère de stabilité (Émirats Arabes Unis). Pour oublier la séduction (ou la corruption ?) d’une pluie de pièces d’or, mythe de Danaë revu par Vadim Zakharov (Russie), embarquez-vous sur Trafaria praia, le bateau de Joana Vasconcelos transformé en une grotte bleutée (Portugal). Laissez-vous happer par l’angoissant Kreupelhout -Cripplewood de Berlinde De Bruyckere émergeant de l’ambiance laiteuse du pavillon de la Belgique et précipitez vous vers The workshop de Gilad Ratman, vidéos montrant des personnes empruntant un (improbable) tunnel creusé entre Israël et les Giardini et aboutissant dans le pavillon d’Israël qu’elles transforment en atelier de sculpture.

La Biennale, ce sont aussi d’autres propositions : sculptures de Roy Lichtenstein à la fondation Vedova ou toiles de Tàpies au palazzo Fortuny. Venise c’est la ville d’Othello et Where should Othello go? à l’Espace Louis Vuitton confronte l’installation visuelle et sonore de Tony Oursler Strawberry-Ecstasy-Green, créée in-situ, combinant projections et sculptures en verre de Murano, à la grandiloquente Morte di Otello (1879) de Pompeo Molmenti. Venise c’est aussi le travail du verre avec Glasstress White Light / White Heat : à la verrerie Berengo à Murano vous verrez le lustre Dining stories chandelier aux abats-jours instruments de cuisine de Kiki & Joost et au palais vénitien Cavalli-Franchetti la Column brisée de Recycle Group, le lustre Babylon de Joana Vasconcelos. Dans un regard passéiste Quand les attitudes deviennent forme, à la Fondation Prada / Ca’Corner, restitue l’exposition référence de 1969 à la Kunsthalle de Berne. Terminez par le palazzo Grassi entièrement moquetté – sol, mur, escalier – par Rudolf Stingel, bluffant dans cet agrandissement d’un tapis oriental jusqu’au point flou de la pixelisation ou de l’usure de la trame !