La sublime exploration des paysages

Hommage au paysage, une longue tradition de l’histoire de l’art, Paysages sublimés explore ce genre artistique. Comment des artistes contemporains nous livrent-ils une proposition subjective, poétique, inattendue ou étonnante, dans l’invitation au voyage, à la rêverie, à l’imaginaire ou à l’irréel ?

Dans son dessin mural créé in situ : Trajectographie #1, Chourouk Hriech travaille une nature urbaine architecturée de lignes de force, dans des jeux d’ombres et de perspectives. A côté de Céleste (2014), une fumée bleue apparaissant à travers la fenêtre, cadrage des plus classiques de la perspective, l’autre vidéo d’Icham Berrada Jetlag (2014) témoigne d’une performance, celle d’un projecteur très puissant au-dessus duquel tournoient nuitamment des oiseaux. Les photographies de Bertrand Plane sont captation du réel du ciel nocturne du désert de l’Atlas marocain dont les lumières de la ville au lointain contrecarrent la poétique.

L’installation in situ Diorama de Marie Denis insère des tiges de cuivre pointues dans une jungle de plantes végétales pour un jardin qui ne sera pas celui des délices comme peut apparaître Paysage carnivore (2013) de Mirka Lugosi. Celle-ci nous guide vers l’artifice d’une nature attractive et effrayante, aux couleurs luxuriantes. Dans une manipulation de photographies, la vidéo Deux déserts-Motion picture (2013-2015) de Ludovic Sauvage joue d’une façon psychédélique avec des effets de superposition d’images des couvertures de la revue américaine : Desert Magazine, sur une musique originale de Ghuilem Lacroux très country. L’approche sensible de la peinture chez Anne Laure Sacriste nous entraîne dans des sous-bois inextricables dans lesquels l’on avance difficilement, comme si ce Paradis perdu retournait au sauvage des ronces.