Quatre tentures des Chasses nouvelles d’Oudry (1728) représentant les chasses au loup, renard, sanglier et cerf, auxquelles s’ajoutent les Petites chasses et verdure : scène de fauconnerie et chasse au sanglier : voici les correspondances avec ces six cartons de la manufacture de Beauvais sur lesquels Julien Salaud (né en 1977) a posé son regard.

Cet artiste qui résida en Guyane pendant trois ans, étudiant la protection de la faune sauvage, intéressé par la métamorphose chez l’animal, trouve des correspondances entre ces représentations tissées des chasses au XVIIe siècle et la défense de la nature qu’il promeut. Il interroge, par sa démarche, les liens, les forces et la symbolique qui unissent l’homme à la nature, s’intéressant autant à la survie des espèces animales et végétales en voie de disparition qu’à la fabrication de créatures célestes, chimériques ou hybrides. Il compose un bestiaire magique, en enchâssant des animaux taxidermés dans une broderie de perles et un maillage de fils. L’animal en acquiert puissance et mystère.

Face à ces tapisseries de laine et de soie, Printemps (nymphe de cerf), sculpture que nous avions vue au Jardin des Plantes en 2013, et ses dessins d’après des motifs des tapisseries exposées entrent en résonance. Une vidéo sur les performances de Julien Salaud, drapé de toiles d’araignée artificielles, grimpant aux arbres de la forêt solognote sous le regard de Mathilde Jouannet et Bernard Stulzaft, est projetée. Un beau happening pour cet amoureux de la nature.

INFOS :

Jean-Baptiste Oudry / Julien Salaud.
Les Chasses nouvelles
Musée de la chasse et de la nature
62 rue des Archives, Paris 3è
du 24 février au 15 juin