COMMENT AVANCER DANS UN MONDE ABÎMÉ ?

C’est cette question cruciale à laquelle le FRAC Ile-de-France et l’IAC* de Villeurbanne tentent de répondre, avec les propositions de 16 artistes de la collection de l’Institut.

Entre interrogations sur notre rapport au monde, évocation de modalités d’états modifiés de conscience, possibilités de transformation de nos sociétés, cette exposition nous fait passer du regard (la sensation), à l’expérience (l’émotion), à la responsabilité  (la conscience).

Le regard

Avec « Spray », Ann Veronica Janssens nous propose un dispositif hypnotique qui joue sur apparition-disparition, tandis que Michel Blazy est présent avec l’une de ses vidéos disséquant le coeur du vivant « sauvage » (que se passe-t-il quand je n’y suis pas ?), alors que celles d’Hicham Berrada poursuivent ses recherches en  biologie évolutive (que se passe-t-il quand j’ajoute un peu de ça ?)

L’expérience

Plongée dans le blanc, avec la pièce de Berdaguer et Péjus, plongée dans un univers post-apocalyptique où même les arbres-squelettes sont sans couleurs. Nous n’en admirons que mieux ceux du parc !

Expérience par procuration que la vidéo d’Ana Mendieta, Le pouls de la terre, où elle s’enfouit dans la terre-mère pour mieux en renaître.

La responsabilité

Comment être un humain parmi les vivants ? La vidéo de Daniel Steegmann Mangrané « Spiral Forest » nous présente une autre vision de la nature que celle de l’humain : le point de vue animal. Question : quel regard porte sur son environnement un paresseux bradype perché sur sa branche, par exemple ? Nous ne pouvons sans doute pas l’imaginer. Que cette espèce disparaisse, et c’est aussi une vision singulière du monde qui disparaît avec lui.

Que l’humanité disparaisse, restent les plantes, les animaux et des machines capables de se réparer, de se répliquer… de nous remplacer ?

* IAC : Institut d’Art Contemporain