Le sablier du temps s’est rompu. Les salles de l’abbaye de Maubuisson sont remplies d’un sable fin et blond. Un chemin contourne des dunes qui semblent dialoguer avec les voûtes de la salle des religieuses et de la salle du chapitre. Pourtant on pourrait imaginer que si celles-ci n’avaient pas été restaurées à grands frais, par souci de sauvegarde du patrimoine, ce lieu ressemblerait à ces monticules fragiles.

Le temps reste suspendu. Où en sommes-nous de notre histoire, entre passé et présent, quel avenir ?

Entre ces deux salles, comme une réponse, le parloir accueille la seule oeuvre construite, une coquille d’escargot renversée à la mesure de l’espace. Dialogue entre la coquille qui se déploie autour de son axe en creux et qui semble nous inviter à entrer par l’ouverture exagérée de son pavillon, et la salle où nous sommes qui, elle, se développe autour de son pilier central. Intérieur, extérieur. Vide, plein.

En prenant la coquille d’escargot pour modèle de cette sculpture monumentale, fabriquée sur place, Vincent Lamouroux suggère une dynamique des formes, initiée par la vie et la nécessité, une « néguentropie ». C’est l’idée d’un recentrement qui se dégage.

L’arrêt de la course. La recherche d’une dynamique interne qui peut se déployer.

Mais la coquille est en équilibre, et les chutes de bois et de carton entreposées dans un coin ôtent toute illusion d’une solution toute faite et définitive.

A l’Abbaye de Maubuisson, Vincent Lamouroux nous propose plus qu’un parcours physique dans une sculpture à la taille de l’architecture, il nous amène à un parcours intérieur dont l’architecture de l’abbaye est le réceptacle et où les éléments d’installation et de sculpture convoquent à un questionnement radical et existentiel.

Infos :

Abbaye de Maubuisson

jusqu’au 19 novembre 2012

avenue Richard de Tour,Saint-Ouen l’Aumône