Linda Sanchez

Après son diplôme Supérieur de Recherche en Art de l’Ecole Supérieure d’Art de l’Agglomération d’Annecy, Linda Sanchez (née en 1983) participe à de nombreuses résidences, ateliers et collaborations. Elle devient lauréate du Prix de la Fondation Bullukian à Lyon en 2013. Elle a été lauréate de la 4ème Bourse Révélations Emerige.

1. L’aventure Emerige : bilan et perspectives

Pour cette exposition, j’ai construit une nouvelle pièce qui est en train de devenir une nouvelle ligne de travail : « L’autre ».

J’ai également montré la vidéo « 11752 mètres et des poussières… »; un film de 71 minutes, qui compte beaucoup à cause de ce rapport vidéo-sculpture présent dans ma démarche. Enfin, j’ai aussi accroché le schéma K, dernier dessin de la série « 14628.jpg », une suite d’opérations géométriques qui part à la dérive et finit par ne décrire que sa propre trame de construction. La triangulation entre « L’autre » (espace chaotique et en même temps partition), le dessin (dérive et bifurcation ) et la goutte d’eau (la chute infinie) m’ont permis de construire une articulation cohérente.

Cette exposition est pour moi un moment charnière car j’ai pu éprouver et montrer une nouvelle œuvre, devenue à présent une étape de laquelle je peux repartir.

2. Quelle serait la définition de votre pratique ?

C’est toujours, ou souvent, des gestes de capture, de prise d’empreinte, d’enregistrement ou de saisie, pour lesquelles j’invente des techniques particulières liées à ce qui est pris. Les formes et les technicités sont intrinsèquement liées. Je travaille toujours à partir de ce qui existe déjà, le comportement d’une goutte d’eau, la géométrie d’un grillage, la souplesse d’un liant, la liquidité du sable, la trajectoire d’une chute… Des phénomènes physiques, des mouvements, qui sont transcrits ou réactivés dans les espaces d’exposition et auxquels je donne une échelle et une durée, ou un mode d’existence propre. Je travaille empiriquement ce qui induit les notions d’accident, de bifurcation, de dérive opératoire.

3. Quelles rencontres ont été décisives dans votre parcours ?

Alain Bublex, quand j’étais en section design d’espace, à l’Ecole d’art d’Annecy puis Thierry Mouillé, coordinateur du laboratoire des intuitions, entre autres. Avec ce laboratoire, et le cycle de diplôme doctorant que j’ai suivi ensuite, j’ai pu rencontrer Tim Ingold, l’auteur d’une brève histoire des lignes, ouvrage devenu essentiel.

Linda Sanchez participe actuellement à l’exposition « Les faits du hasard » (Biennale Némo, Centquatre).

Elle est en résidence début 2018 au 3bis f à Aix en Provence et  prépare (pour septembre) sa première exposition personnelle à la galerie Claudine Papillon, comme prévu dans le cadre de la Bourse Emerige.

 

Par Marie de La Fresnaye


Infos :

Les faits du hasard, Biennale Némo Centquatre
5 Rue Curial, Paris 19è
jusqu’au 4 mars