Keiichi Tahara sculpteur de lumière

Par Artais23 septembre 2014In Articles, Expositions, Revue #8

 

Nul besoin de ciseau ou de gradine pour libérer la lumière emprisonnée à l’intérieur du bloc de marbre pourrait on dire, paraphrasant Michel-Ange, en regardant le travail de Keiichi Tahara (né en 1951 à Tokyo). De son œil photographique, ce sculpteur de lumière cisèle la lumière française jugée « très brutale et perçante » face à celle du Japon « toujours voilée ». La rétrospective que lui offre la MEP présente quatre de ses séries.

Ouverte vers l’extérieur la Fenêtre est, lors de son arrivée en France, l’unique moyen de communiquer avec le monde, démarche qu’il poursuivra dans ses différents appartements parisiens, pour « établir et affirmer l’existence de mon « moi » ». Au confluent des lumières blanche et noire, sa recherche sur la transparence naît de la lumière traversant la plaque de verre sur laquelle il appose sa photographie : InBetwen apparaît telles des sculptures en verre portant les traces d’une mémoire. Avec Portrait, surgissent les rémanences de l’affect, ne s’arrêtant que sur certains traits du visage. Exposée pour la première fois à la MEP, la série Écran, polaroids couleur, est réminiscence de souvenirs de la lumière de France.

Un regard sur le Jardin niwa (2001) que Keiichi Tahara a imaginé dans la cour de la MEP, pour lui « la profonde signification de la lumière : la lumière comme mesure de l’absolu et fondement de l’art photographique ». Puis à un « jet » d’un Asahi Pentax, son premier appareil offert par son grand-père, la galerie Taka Ishii présente ses séries Fenêtre et Éclat. Notre lumière qu’il jugeait si forte, ayant « une incidence sur le paysage, les gens et même la langue que l’on parle », il a réussi à la sculpter.

 


INFOS :

La Maison Européenne de la Photographie
5-7 rue de Fourcy, Paris 3e
jusqu’au 2 novembre

Galerie Taka Ishii photograhy Paris
119 rue Vieille du Temple, Paris 3e
jusqu’au 25 octobre