Une 8e édition a ppr oc he augmentée
De nouvelles participations avec une forte internationalisation, le lancement d’une édition en ligne avec l’entrée des NFT (a ppr oc he extended), deux expositions satellites (Drawing Hotel, Réseau Lux) et la création d’une communauté d’intérêt et de mécénat participatif, a ppr oc he monte en puissance ! Emilia Genuardi nous fait part des nouveautés de cette 8e édition qui ne cesse d’élargir les champs d’exploration et de diffusion de l’image.
Marie de La Fresnaye : Quelles pratiques se dégagent de ce panorama ?
Emilia Genuardi : Les thèmes de la mémoire et de l’identité sont le fil rouge de cette édition, avec notamment le recours à des techniques anciennes, comme l’artiste Alessandra Calò (Lab 1930) qui se saisit de l’oléotypie ou Antoine De Winter (Hangar) qui brouille les identités d’utilisateurs d’Instagram à l’aide de cyanotypes transposés sur des tissus modelés en relief à la cire.
Hiền Hoàng (MUCHO MAS !) explore les récits culturels, notamment asiatiques, à travers la nourriture, qu’elle détourne. L’hybridité des mediums est également une tendance forte avec Homayoun Sirizi, dont la galerie iranienne (Ag) participe pour la première fois à la foire, qui explore les faces sombres et parfois satiriques de l’histoire de son pays à travers une relation métaphorique avec les fleurs, des œillets qu’il coud à même l’image.
Sara Imloul, (Hopstreet Gallery) avec sa photographie théâtrale autobiographique mêlée au dessin et au collage, propose une réflexion sur sa propre identité. Benoît Lefeuvre (Porte b) révèle les processus invisibles qui façonnent notre mémoire, en utilisant des matériaux photosensibles dont les agents chimiques se décomposent naturellement ou par manipulation.
Sandrine Marc, lauréate 2024 de la résidence PICTO LAB, se penche sur les instruments scientifiques et supports d’enregistrement du medium photographique dans un temps long.
Jackie Mulder (Janknegt Gallery) mêle photographie, broderie, travail textile et dessin, pour donner à voir de multiples strates. De même que Susanne Wellm (Galerie XII) qui s’intéresse, par le biais de photographies d’archives et de tissage, au temps, à la mémoire et à la construction de la narration de ses propres récits.
L’exploration des environnements urbains est au cœur des travaux de Daniel Bourgais (galerie Data) et d’Inês d’Orey (Galeria Presença). Daniel Bourgais utilise la photogrammétrie pour collecter les traces d’un monde en mutation, tandis que Inês d’Orey témoigne de la transformation du patrimoine dans les villes modernes, marquées par l’absence de présence humaine.
Jesse Wallace (Écho 119), à travers son travail photographique et sculptural, recompose des paysages en suspens, écho des exploitations humaines au cœur de la nature.
MdF : Quels sont les enjeux du lancement d’a ppr oc he extended ?
EG : Nous avons amorcé un premier partenariat l’année dernière avec le c-e-a lors d’unRepresented, et en parallèle je cherchais une offre numérique qui allait au-delà de la simple plateforme de monstration et de vente en ligne. Ikigai Labs, co-fondé par Dimitri Daniloff, artiste et spécialiste de la blockchain, et un collectionneur de NFT, est le concept qui m’a semblé le plus en phase avec l’esprit du salon. Ce projet aspire à établir un lien entre la présence physique du salon au Molière et une proposition artistique virtuelle dans la galerie Ikigai Labs, co-curatée par moi-même et Dominique Moulon, commissaire et membre de l’association c-e-a. Avec la collaboration de The5ource, des NFT sont placés dans le salon, au Drawing Hotel et dans l’ancienne poste accueillant l’exposition du Réseau Lux, en guise de cadeaux et d’invitations au salon virtuel. Nous présenterons 3 artistes et 2 duos français qui participent à cette nouvelle aventure inédite, chacun d’entre eux bénéficiant de deux salles de monstration au sein de l’espace immersif.
MdF : Pourquoi faire le choix des NFT ?
EG : Aujourd’hui, je pense qu’il est essentiel de se lancer et de s’adapter à ces nouvelles technologies qui intéressent de très bons artistes et qui créent un lien direct avec des collectionneurs du monde entier. J’ai été surprise de découvrir que certains collectionneurs possédaient déjà un portefeuille NFT et avaient pris de l’avance sur ma décision de me lancer !
MdF : Quelle est la vocation de l’association Proche ?
EG : Association reconnue d’intérêt général, elle regroupe un cercle d’amis et d’amateurs au sens large et propose des actions de mécénat participatif pour soutenir divers projets dans le spectre de la création contemporaine.
MdF : Pouvez-vous nous dévoiler les contours et partenariats associés des expositions satellites ?
EG : La première exposition, à quelques pas du Molière, est conçue en partenariat avec le Drawing Hotel, ce qui fait sens dans cette hybridation des mediums. Juliette Andrea-Élie, qui explore un univers mêlant photographie, dessin et broderie, tout en questionnant la représentation complexe du paysage à l’ère de l’Anthropocène, est exposée à cette occasion.
La deuxième exposition, initiée avec le Réseau LUX qui regroupe des festivals et foires de photographie, investit un vaste lieu dans une ancienne poste dans le 9ème arrondissement. Le solo show est dédié à Sylvie Bonnot (salon a ppr oc he 2021), en collaboration avec le Musée et Château de Tours et le Hangar à Bruxelles.
Entretien réalisé par Marie de la Fresnaye
Infos
a ppr oc he
Du 7 au 10 novembre 2024
Le Molière
40 rue de Richelieu, Paris 1er
Expositions satellites:
a ppr oc he x Drawing Hotel : Juliette Andrea-Elie
Drawing Hotel : 17 rue de Richelieu, Paris 1er`
du 7 novembre 2024 au 5 janvier 2025
a ppr oc he x Réseau Lux : Sylvie Bonnot
Ancienne poste, 30-32 rue Louise-Émilie de la Tour d’Auvergne, Paris 9e
du 6 novembre au 8 décembre 2024