Un été dans la Sierra : un nouveau regard sur la nature

Par Pauline Lisowski10 octobre 2015In Articles, Revue #11, 2015

Quoi de mieux que le site du château de Rentilly, écrin de lumière laissant paraître le parc, pour accueillir cette exposition qui appelle à voyager ! Le titre « Un été dans la Sierra » est issu de l’ouvrage éponyme du naturaliste américain John Muir, qui invite à une transhumance au cœur de la Sierra Nevada durant l’été 1869. Les commissaires Sébastien Faucon et Xavier Franceschi se sont inspirés de ce défenseur d’une pensée écologiste pour construire une réflexion sur le lien que l’homme entretient avec la nature et son environnement. Au sein de l’espace d’exposition ouvert sur l’extérieur, ils ont rassemblé une trentaine d’œuvres, de tous médium, qui évoquent l’idée de la nature comme quête et sujet pour les artistes contemporains. Celles-ci composent un paysage et se font écho, tant par leur matière que par leur couleur, références peut-être à un milieu naturel.

Des sculptures et des installations l’amènent à éprouver les sensations du promeneur ou de l’explorateur des terres inconnues.

D’autres œuvres plus petites requièrent une attention accrue aux détails de la nature. Par leurs œuvres, les artistes nous montrent notre environnement et les trésors qui s’y cachent. Dans des vitrines, on peut voir d’étranges collections. herman de vries se fait botaniste, tandis qu’Hubert Duprat travaille comme un scientifique. L’installation de Dominique Ghesquière nous met physiquement en relation avec la matière naturelle : un sol de dalles de terre cuite réagit aux pas des visiteurs. Au second étage, les œuvres habitent également l’espace et jouent sur la relation entre le naturel et l’artificiel. Des artistes redonnent également la place à l’animal et la façon dont les hommes l’apprivoisent et le manipulent : le spectateur s’interroge face à l’hybride de Thomas Grünfeld qui provoque un sentiment de malaise. Les portraits d’oiseaux de Carsten Höller captent également son attention. L’artiste met en garde contre les risques de la science.

Le végétal et l’animal apparaissent ici soit dans leur plus grande simplicité, prélevés, traces d’une expérience de terrain, soit métamorphosés, invitant à la rêverie ou à la réflexion.

 

Par Pauline Lisowski


Infos :

Frac Île-de-France, Château de Rentilly

1, rue de l’Étang, Bussy-Saint-Martin

jusqu’au 6 décembre 2015