Ugo rondinone, Becoming Soil

Par Marie de La Fresnaye22 septembre 2016In Articles, 2016, Revue #13

Après nous avoir touchés avec son exposition/poème d’amour à son compagnon, John Giorno, au Palais de Tokyo, Ugo Rondinone est cet été au Carré d’art de Nîmes. En démiurge des éléments, il sonde tous les mystères de ce bâtiment emblématique de Norman Forster, qui fait face à un lieu chargé d’aura : le « templum » augustéen. La nature, la poussière, le soleil, les nuits étoilées, les oiseaux, les chevaux, dessinent un paysage, un vertige : celui de l’homme face à l’infini. « Becoming Soil », titre de ce voyage spatio-temporel, induit la notion de changement perpétuel, de cycle, de circulation, entre les surfaces et les volumes, les sculptures et les tableaux, un lieu et un autre. Cette logique de constellations qui échappe à toute classification entraîne le spectateur dans un vaste monde, mélancolique et contemplatif. Les encres de chine y créent de grands ciels bleus, des animaux primitifs, des créatures grotesques ou sublimes, le tout dans une tonalité noir et blanc, loin de ses couleurs habituelles. Comme une vision épurée, un azur immobile et inaccessible, une spirale, celle de la succession des jours, des mois, des saisons. De l’errance et de la confusion vers une possible beauté.

 

Par Marie de La Fresnaye


Infos :

Carré d’art, Musée d’art contemporain

Place de la Maison Carrée, Nîmes

jusqu’au 18 septembre 2016