L’exposition pensée par Esox Lucius aborde les notions de transformation, de mutation en prenant en compte des préoccupations tant scientifiques, biologiques qu’humaines ou/et sociales. Elle réunit des artistes pour qui la frontière entre l’expérimentation, l’approche scientifique et la démarche créatrice est souvent poreuse et  où la réalité matérielle résonne avec une poétique affirmée, où l’aléatoire a sa place. Ainsi les Sporées d’Anouck Durand Gasselin  transfigurent le principe de la collecte biologique.  De même, la vidéo Flambyframe de Céleste Boursier Mougenot donne à voir, dans une expérience du sensible, la trace immanente d’une onde sur différents supports physiques. Pour les néophytes, la sculpture de verre sonore de Cécile Beau prolonge le mystère de l’équation C=1/ √px. La Théorie des vagues de Muriel Toulemonde dépasse la simple observation du mouvement. Quant aux Plâtres photographiques d’Arnaud Vasseux, la surface marquée mais lisse questionne autant le regard que le toucher.

En se réappropriant des outils et des technicités scientifiques, ou en opérant seulement une légère manipulation numérique (Bertrand Rigaux), les artistes perturbent le champ de la perception. Ils déplacent la notion même de complexité et repoussent les limites de leur pratique, comme la science repousse plus loin les limites de la connaissance. C’est tout un monde, intrigant et en métamorphose qui est révélé.

Démarche empirique obligée, des œuvres seront réalisées in situ (Valère Costes, Blanca Casas Bullet, Moufida Fedhila). A l’auditorium, sélection vidéo par Simone Dompeyre et musiques expérimentales proposent d’autres voies de recherche. Une occasion supplémentaire de questionner notre présence au monde en ces temps charnières «oscillatoires».

INFOS :

Lab 71 – Esox Lucius
2 chemin du Molard, Dompierre les Ormes
(Saône-et-Loire)
du 26 juin au 11 octobre