Tout est parti d’une colonne, exposition de Lyes Hammadouche

 

Gaël Charbau, commissaire d’exposition invité au Collège des Bernardins, a proposé à Lyes Hammadouche d’investir l’ancienne sacristie de ce Collège. Tout est parti d’une colonne : son exposition résulte d’un travail d’écoute et de mesure de l’espace, suite à une résidence.

Lorsqu’on entre dans cette sacristie, on est tout de suite interpellé par un son, un rythme qui se répercute dans l’espace plongé dans l’obscurité. A partir d’une colonne, l’artiste a construit Les développantes du cercle, une installation qui accentue la puissance architecturale du lieu et invite à porter son regard en hauteur. Autour de celle-ci gravitent des œuvres qui communiquent entre elles. Chaque pièce enclenche le mouvement d’une autre dans une sorte de ballet mécanique, où dialoguent un mouvement visuel et un rythme sonore. Elle invite le spectateur à s’arrêter et à s’interroger sur leur mécanisme interne. Ainsi, CMB, le tempo infini du monde, espace sonore, à travers son système motorisé et son apparence de machine sophistiquée, évoque l’imaginaire de la conquête spatiale.

La figure du cercle est omniprésente dans l’exposition. Elle évoque aussi bien la gravité que le temps cyclique et rejoint les réflexions de l’artiste sur l’hypnose. L’œuvre 60′ attire le spectateur : une sorte de machine dessine des paysages. La gravure, qu’on retrouve dans ses dessins sur bois et dans l’œuvre Murmure de miroirs, une sorte de tourne disque qui produit des sons, symbolise l’écriture du temps. Au sol, Ryõan-ji renvoie à une autre source d’inspiration : le jardin zen. Lyes Hammadouche a disposé au sol des miroirs qui diffractent un rayon laser rouge en lignes traversant tout l’espace, à quelques centimètres au-dessus du sol. L’installation invite alors le spectateur à contempler un paysage fictif, un espace qui renvoie à des distances astronomiques. A ces œuvres in situ, s’ajoutent des croquis préparatoires, qui font écho à la démarche de Léonard de Vinci.

Plusieurs œuvres conçues spécifiquement composent un environnement sonore ponctué d’éclats lumineux. L’exposition trouble les sens du spectateur et l’incite à prendre le temps de s’imprégner du lieu.

 


INFOS :

Collège des Bernardins
20, rue de Poissy, Paris 5è
jusqu’au 5 juillet