Bertrand Lamarche s’installe dans l’architecture de la Maréchalerie en commençant par filtrer de rouge médéen la lumière de l’immense baie vitrée de Mansart. Paysage habité de diminutions, grossissements, retournements, boucles, en un mouvement pendulaire perpétuel d’horlogerie, Lamarche réagit à l’utopie historique figée dans le temps. Il rejoue subtilement le monde en nous introduisant à ses amours hétérotopiques: celui pour l’Art Nouveau où l’architectonique s’incarne dans la berce du Caucase qui après un temps de grâce fut stigmatisée par sa phototoxicité mise en lumière par la science- devant une lanterne inactinique elle tournoie telle ZouZou au Bal Nègre. Non loin, un train miniature nous introduit comme un endoscope à l’intérêt du cinéma primitif. Eisenstein, dans son éloge à Disney, révéla à Bertrand la plasmaticité, qui accordant la vie à une locomotive, tente d’humaniser l’industrialisation par le rêve. Autre protoplasme trônant sous la voûte tel un simulacre d’épiphanie, incarne l’obscénité à peine voilée de la capacité à se transformer du Grand Maître, tout en évoquant la passion de Bertrand pour le Fantastique: celui du Baphomet de Klossowski ou le plus réel du Moine de Lewis par Artaud dans le Souffle et son Double, ou encore la légende du Baron alchimiste Gilles De Rais. Aux pieds de cette métempsychose à la menace climatique s’enroule sur soi un tore personnifiant les intentions traversants les artistes et rejouées sous forme d’artefacts.
C’est enfin au tour de la musique et de la théorie de la jeune fille deleuzienne questionnant le genre: écoutons en boucle sa voix gravée au creux d’un vinyle tournant à contre temps sur la platine. Try Me
David Oggioni