« Thamam Shud », des espaces habités à vivre

Plasticien, poète et chorégraphe, Alex Cecchetti profite des espaces de la Ferme du Buisson pour proposer des expériences qui convoquent tous les sens, des moments de pause, où se raconter des récits. Le point de départ de son projet est un fait divers et chaque salle est conçue une oeuvre à expérimenter.

Le parcours commence par la « Reading Room », où le visiteur est invité à prendre le temps de découvrir des livres, ceux utilisés par l’artiste pour une performance.

En ouvrant, La « Music Door », le visiteur l’active comme s’il jouait d’un instrument.

Dans la « Music Room », une installation, partition « 500 000 Azalées » attire le regard. Ces peintures nous captivent pour leurs couleurs, l’effet de mouvement qu’elles dégagent, telles des notations. Un piano attend son musicien… Puis des sculptures, rampes d’escaliers courbes incitent à danser. Un « dance floor » en cuivre sur lequel sont disposées sept pierres de rivière suggère un paysage où se promener, ramasser des éléments, jouer… Ou bien s’en servir dans une chorégraphie.

Dans la « Dinner Room »,  des « Dîners aux poèmes » sont proposés aux visiteurs sur réservation. Sur un escabeau, des morceaux de pains sont recouverts d’or, l’aliment se fait précieux. Au fond, une peinture fait écho à un mouvement, à un pas de danse. L’artiste a laissé sa signature, une trace de son passage.

A l’étage, un espace plus intime « Erotic Cabinet », où un mobilier en bois provoque la curiosité, le désir de l’ouvrir et d’y découvrir peu à peu les peintures qu’il renferme. Encore plus cachée, « Mémoires » est une oeuvre qui ne se dévoile que grâce aux « détectives ». Le visiteur est un peu dérangé et en même temps captivé par ces dessins érotiques, comme pris au piège.

Dans le noir, la « Death Room » offre un temps de repos, de méditation… Cetaceans, composition sonore, mélange de musique sacrée, poèmes et sons de baleines peut endormir ou faire surgir des pensées.

Ainsi, cette exposition plonge le visiteur curieux dans un voyage mental. Il devient enquêteur, comprend au fur et à mesure ce qui s’est passé ou ce qui peut arriver. Entre situation du quotidien et expérience artistique, la limite se révèle poreuse. Une histoire se raconte au fur et à mesure de la déambulation. Chaque visite est une aventure à vivre et c’est à chacun de choisir jusqu’où s’approprier les propositions.

 

Par Pauline Lisowski


Infos :

Alex Cecchetti, Thamam Shud La Ferme du Buisson
allée de la Ferme, Noisiel jusqu’au 25 février