Solitaire : Stéphane thidet aux Bernardins

Par Dominique Chauchat12 septembre 2016In Articles, 2016, Revue #13

Né en 1974, il vit entre Paris, Aubervilliers et Clermont-Ferrand où il enseigne.

Lorsqu’on les a vus, on ne peut oublier Le Refuge, maison en bois habitée de ses meubles, où il pleut « à l’intérieur », ou Le Parpaing, doré à la feuille, ou encore cette accumulation très ordonnée de pierres blanches bien rangées dans une bibliothèque en merisier : Sans titre (Je crois qu’il y avait une maison, il me semble y avoir vécu).

Au fil du temps, il joue avec toutes les matières, tous les objets : de la caravane à la boîte à musique, de la lumière au son…

Pour le collège des Bernardins, il a transcendé l’espace de la sachristie avec une installation hypnotique et méditative.

Murs et piliers jaillissent des eaux primordiales, miroir noir qui reflète un tronc d’arbre nu, blanc, de forme organique, comme un squelette, une chose préhistorique qui nous ramène aux temps d’avant l’humanité. Il tourne, lent, calme et solipsiste, dans la lumière, alors que son double en fait de même, dans l’ombre. Les deux effleurent les eaux matricielles des origines, où les débuts du monde rejoignent une fin possible et leurs reflets jouent sur les murs de pierre blonde : dessins éphémères et envoûtants.

Le temps est suspendu. Un silence pesant nous relie à notre cerveau limbique, dépassant la dualité apparente de la pièce pour la réunifier dans la même émotion.

 

Par Dominique Chauchat


Infos :

Collège des Bernardins

20 rue de Poissy, Paris 5è

jusqu’au 10 juillet