SHIMABUKU

Dans les beaux espaces du CREDAC, une première vidéo : « Eriger » rend compte d’une action mise en oeuvre après le tsunami de 2011 :

« Placer les choses droites. Placer debout les choses couchées. Placer à la verticale les arbres et les pierres qui se trouvent sur la plage. Avec la collaboration de nombreuses personnes, nous placerons de nombreuses choses en position verticale.(…) Alors peut-être en nos coeurs quelque chose se redressera. »

Une impression ressort de cette exposition : une grande attention au vivant, à tous les vivants.

A Ivry, ce sont d’abord les habitants de l’immeuble en face de la Manufacture des Oeillets. Invités à rencontrer l’artiste, ils ne se sont pas déplacés. Peut-être pensent-ils que « ce n’est pas pour eux ». Shimabuku a donc décidé de déposer devant chaque porte d’appartement un pot de dahlia en demandant qu’il soit posé sur le rebord d’une fenêtre. Une quinzaine de résidants ont fait ce geste minuscule, mais qui pourrait être le premier, qui sait ? 

Le voyage de la pieuvre

Pour chercher à comprendre le comportement des poulpes, Shimabuku leur offre des voyages, il fait des expériences – quelques textes en rendent compte.

Il se pose sur ces animaux des questions que l’on pourrait se poser à propos d’êtres humains ; ou des questions que pourraient poser des enfants. Les adultes ont beaucoup de réponses sur tout. Shimabuku, avec son regard d’artiste, s’interroge. Il oublie toutes ces réponses que nous croyons avoir ; nos certitudes.

Les nombreuses découvertes faites sur les animaux – et sur les plantes – ces dernières années ne lui donnent-elles pas raison ?

Il s’interroge aussi sur les singes de la montagne (japonaise).

Un laboratoire a acheté et a transporté dans le désert du Texas un groupe de ces animaux. Shimabuku s’est lancé dans une quête (ou une enquête) pour savoir si ils se souvenaient de la neige. La vidéo qui en résulte ne donne pas de réponse, mais elle montre leur formidable capacité d’adaptation (qui les rapproche encore de leurs cousins homo sapiens).

Shimabuku, ou l’art d’interroger la nature.

 

Par Dominique Chauchat


Infos :

Shimabuku,

Pour les pieuvres, les singes et les Hommes

CREDAC

25 rue Raspail, Ivry-sur-Seine

jusqu’au 16 décembre