Trilogie Mexicaine
Sergio Verastegui, artiste d’origine péruvienne vivant à Paris, travaille depuis toujours avec des éléments trouvés ou fabriqués mêlant réalité, fiction et mythologie qu’il agence dans l’espace pour « écrire » un récit qui renvoie à la fois à l’histoire, au présent et à des futurs possibles.
Grâce au dispositif de soutien à la recherche / production artistique du CNAP, l’artiste a réalisé en 2016 un voyage d’exploration au Mexique. Il a suivi dans son enquête quasi policière trois pistes dont il révèle la substance à travers des œuvres déployées dans trois expositions pour trois lieux différents, à la Galerie Thomas Bernard de Paris, aux Ateliers Vortex de Dijon et à la Tôlerie de Clermont-Ferrand, et ce d’avril à juillet 2018.
La première piste nous mène à l’Hôtel Palenque, situé dans la ville du même nom, qui accueille jusqu’à aujourd’hui les visiteurs des ruines maya dans la zone archéologique voisine.
L’hôtel, datant de 1960, a connu d’innombrables destructions et reconstructions au fil des années, toutes plus ou moins inachevées, qui lui confèrent l’aspect d’une « ruine à rebours », terme cher à l’artiste du Land Art, Robert Smithson, qui lui a consacré une série de photographies en 1969.
La deuxième piste nous entraîne sur les traces du poète mexicain Mario Santiago Papasquiaro, co-fondateur du mouvement d’avant-garde de « l’Infraréalisme » et auteur de poèmes composites et métaphoriques, souvent restés à l’état de fragment.
La troisième piste nous plonge dans la mythologie aztèque en convoquant Xipe Totec, divinité du renouvellement cyclique, représentée revêtue de la peau d’une victime humaine, symbole de la « nouvelle peau » dont il recouvrait la terre au printemps.
Sachweh Maya