Cet artiste franco-brésilien, diplômé des Beaux-arts de Paris en 2014 avec les félicitations, mêle peinture et sculpture dans des installations dont le vocabulaire est emprunté au chantier de construction (plâtre, grilles, sable, barres de fer…).

S’il aime à citer indifféremment des artistes tels Richard Long, Gordon Matta-Clark ou Rachel Whiteread, c’est du fait de la nécessité de sortir de l’atelier afin de se confronter à l’espace urbain et des sites abandonnés, en réaction au « White Cube » décrit par Brian O’Doherty. Dans un geste politique ou utopique, il s’imprègne de ces lieux en déshérence ou en transformation, afin d’imaginer un environnement résultant d’un rapport de son corps à l’espace, jouant sur les notions d’échelle et d’équilibre.

De façon intuitive, il se confronte à l’architecture du lieu, y place « des formes découpées comme des frontières visuelles » sur lesquelles viennent se greffer toute une variété de fragments, reliefs et objets aux textures et couleurs variées. Cet artiste s’imprègne alors de l’architecture, des gens, du quotidien, choisit et assemble les éléments en fonction de leur matérialité, leur fragilité ou a contrario leur rigidité, leur odeur, leur couleur…

A partir de ce travail dans l’espace urbain, il transfère ses recherches dans des lieux d’expositions blancs et immaculés, en détournant les codes attendus, et les transforme en véritables laboratoires d’expérimentations où il poursuit ses constructions et recherches.

Chaque visiteur appréhendera l’environnement à sa façon, sous des angles chaque fois différents, et s’il est quelque peu perspicace lors de sa déambulation, découvrira des empreintes, des éléments ensevelis et une ponctuation colorée disséminée ici ou là dans une composition parfaitement maîtrisée.

Romain Vicari apprécie de travailler avec d’autres artistes. Pour son exposition dans la galerie du Crous, il a invité Victor Vaysse, un jeune artiste récemment diplômé des Beaux-arts de Paris et actuellement au Studio national des arts contemporains du Fresnoy, à interagir avec lui. Ce dernier développe un travail autour de la notion d’espace -fictionnel ou réel- à l’aide du medium photographique. Un dialogue pertinent entre sculpture et image…

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