Rémi Uchéda, sculpteur de matières et de corps

 

Né en 1969 dans l’Hérault, il vit et travaille à Paris.

Le travail de Rémi Uchéda se déploie selon deux axes : il sculpte les corps lors de performances, et les matériaux industriels auxquels il refuse toute dimension fonctionnelle.

Du statisme au mouvement, et retour, les objets utilisés lors des performances deviennent sculptures exposées, telle Ecorchée (peau collante), produite lors de la performance Sticky Man, l’homme adhérence.

Au cours de ces performances, les bandes de scotch double face transforment la table, le mur, le sol… en « surfaces d’adhérence » que les perfomeurs viennent activer en s’y collant, laissant des particules textiles, de la poussière… et faisant du monochrome de départ un collage « all over ».

L’adhérence: le maître mot. Toujours éphémère, toujours le résultat d’un effort, toujours à recommencer : un travail de Sisiphe que les performances revisitent chacune à leur manière.

Elles déploient des chorégraphies toujours inédites, autour d’objets improbables, éléments d’architectures, arbres, mobilier, pneus… Les arrachements rythment le temps de la performance, créant des sons qui traduisent l’effort et la libération. Rémi Uchéda et ses danseurs tissent autour d’eux des bribes d’histoires à inventer.

Ce sont aussi des histoires que suggèrent les sculptures indépendantes des performances. Portions de l’univers industriel, souvent métalliques, de formes simples voire minimales, elles sont dépourvues de toute notion utilitaire. Elles trônent dans l’espace où elles suggèrent des possibilités de jeux, comme si elles étaient le support d’activités inconnues, perdues ou à venir.

Ainsi, Grutesque occupait tout l’espace d’exposition du Pavillon à Pantin : bras articulé fixé au mur qui se déployait en sortant par la fenêtre– comme déploient et se déploient les corps des danseurs. Si bien que le mouvement, effectif ou virtuel, unifie les deux axes de son travail, malgré les oppositions apparentes.