Première monographie de Mona Hatoum  au Centre Pompidou

 

Mona Hatoum, artiste majeure de la scène contemporaine, est invitée à présenter pour la première fois au Centre Pompidou une grande monographie comprenant une soixantaine d’œuvres réunies par affinités thématiques. Née à Beyrouth de parents palestiniens, elle part étudier à Londres en 1975 et s’y installe définitivement.

Son travail traite de l’expérience du déplacement et de l’exil, de la désorientation et du malaise qui en résulte, de la violence, du souvenir et de recherche identitaire. Elle privilégie souvent des formes simples, inspirées du minimalisme, et exploite des matériaux industriels ou organiques et des objets du quotidien, en les modifiant de façon à faire apparaitre un contenu social et politique. Elle développe une esthétique à double tranchant et provoque des émotions contradictoires jouant sur une opposition entre  attraction et séduction d’une part et répulsion et agressivité d’autre part.

Dans les années 80, elle réalise des performances et vidéos où le corps, instrument d’expression personnelle, lui permet de parler de souffrance, violence et sexualité. Comme avec Corps étranger, vidéo de l’intérieur de son corps projetée à même le sol et foulée par les spectateurs, qui montre une géographie intime mais aussi universelle.

Dans la seconde partie de l’exposition, consacrée à un post minimalisme engagé souvent féministe, l’artiste montre de grandes installations comme de petites réalisations sur papier fragiles et délicates. Dans Home par exemple, les ustensiles de cuisine, de primes abords anodins et utiles, deviennent une menace de par leur électrification… Comme souvent dans son travail, la peur cohabite avec le beau et le danger avec la fragilité.

A partir de 1996, elle met en place des cartes géographiques du monde et de certaines régions du Moyen Orient à l’aide de toutes sorte de matériaux… tapis détissés, dessins sur savon, cartes découpées, cartes réalisées à l’aide de billes de verre ou de néons dont les contours paraissent incertains et mouvants.

Depuis 2006, Mona Hatoum voyage à la rencontre de différentes communautés et développe des œuvres collectives: grenades en céramique en Jordanie, tapisseries avec les femmes palestiniennes réfugiées au Liban, broderies sur le thème du rêve au Brésil…

Au travers de cette œuvre pluridisciplinaire et engagée, le spectateur ne peut manquer de constater une certaine cruauté, mais l’humour et une grande poésie en sont aussi les caractéristiques récurrentes. Cette « cartographie » de l’œuvre d’une des artistes les plus marquantes de notre temps est à (re)découvrir sans plus attendre.

 


INFOS :

Centre Pompidou

Galerie 1, Niveau 6

Place Georges Pompidou, Paris 4e

du 24 juin au 28 septembre

 

A voir aussi : Le Corbusier, Mesures de l’homme

jusqu’au 3 août