Portrait de l’artiste en Alter ou trouble de la personnalité multiple

Par Gilles Kraemer13 septembre 2016In Revue #13, Articles, 2016

Partant de l’étrange Trouble de la Personnalité Multiple mis en évidence dans les années 1970- 80 aux États-Unis puis dénoncé telle une supercherie dans les années 90, le FRAC Haute-Normandie questionne le Portrait de l’artiste en alter à travers une centaine de peintures, dessins, photographies, vidéos, éditions et installations d’une quarantaine d’artistes confrontés à la représentation de soi. Le plus ancien ? Claude Monet : Autoportrait à la surface du bassin aux nymphéas, Giverny (vers 1905), épreuve citrate à partir d’un négatif film. Le plus récent ? Joachim Biehler et ses polaroïds de la série Kiss the Artist (2012-2014). Sans omettre la porcelaine d’un centimètre de haut : Autoportrait 9 CH (2014) de Samuel Ya.

Iconisation, banalisation, conceptualisation, la question de l’autoportrait s’interroge sous l’angle de la confrontation de l’artiste aux modèles anciens et contemporains – Cindy Sherman ou Joachim Biehler -, allant du culte personnel à la starification ou à la banalisation – Martin Parr ou Arnulf Rainer – jusqu’à devenir matière première, support et objet – Claude Rutault ou Marc Quinn -. La seconde approche : Distanciation, dédoublement et projection souligne l’importance de la photo dans la contemporanéité de l’autoportrait. Son omniprésence dans la représentation de soi instaure un détachement chez Philippe Bazin ou Claude Closky, passant par un jeu de dédoublement, projection ou objectivation chez Nan Goldin ou Jean Baudrillard.

Cette exposition entre dans le cadre du Festival Normandie impressionniste dont la thématique est le portrait.

 

Par Gilles Kraemer


Infos :

Portrait de l’artiste en alter

FRAC Haute-Normandie

Sotteville-lès-Rouen (76)

jusqu’au 4 septembre 2016