Paris Photo, 23e édition : place à l’émergence
 

 

 

Piloté par le duo très complémentaire Florence Bourgeois et Christoph Wiesner, Paris Photo conforte plus que jamais sa stature internationale avec 213 participants originaires de 31 pays et sa vocation de plateforme témoignant de l’extrême vitalité du medium.

Cette 23e édition accueille au Grand Palais cette année la Fondation A Stiching (Bruxelles), une exposition dédiée aux photographes et cinéastes finlandais Heikki Aho (1895-1961), Björn Soldan (1902-1953) et Claire Aho (1925-2015), le Prix du Livre Paris Photo Aperture Foundation, une sélection de portraits de la JPMorgan Chase Art Collection : « Collective Identity » et une sélection du photographe Prix Pulitzer du New York Times, Josh Haner autour des dérives de l’exploitation de notre planète.

Outre des marqueurs attendus tels le secteur « Prismes », dédié à des ensembles exceptionnels (14 au total), le secteur « Films » avec mk2 (sélection de Matthieu Orléan et Pascale Cassagnau) et le secteur « Editions » (33 éditeurs de neuf pays), les galeries jouent le jeu de la prise de risque avec un nombre important de solo shows (30) et de duo shows (13).

L’on remarque notamment Joël-Peter Witkin dont les quatre décennies de production sont fêtées par Baudoin Lebon &Etherton, les hybridations coloniales de Malala Andrialavidrazana (Caroline Smulders), les photogrammes de Roberto Huarcaya (Rolf Art), Datazone de Philippe Chancel (Mélanie Rio) récemment exposé à Arles, l’installation vidéo « Trump/Putin » de Nancy Burson (PACI) ou encore Mari Katayama (Sage) présente à la Biennale de Venise qui fait de son handicap physique un manifeste artistique.

En termes de duos, DIX9 Hélène Lacharmoise rapproche Sebastian Riemer et Morgaine Schäfer (Ecole de Düsseldorf) autour de l’usage de la diapositive. Kuckei + Kuckei Gallery se penche sur deux femmes : Barbara Probst (vue au Bal), et Lilly Lulay qui déjoue l’intrusion des smartphones et des réseaux sociaux. Richard Saltoun ose un dialogue autour du corps avec Gina Pane et Penny Slinger. V1 ausculte les impacts du climat et du temps avec Chris Duncan et Peter Funch ainsi que la galerie Maubert avec Eric Guglielmi et Nicolas Floc’h, lanceurs d’alerte environnementaux et récents lauréats de la commande publique nationale.

La vraie nouveauté se situe dans l’accent mis sur l’émergence ; le secteur Curiosa étant confié cette année au commissaire et écrivain anglo-ghanéen Osei Bonsu qui a sélectionné de jeunes artistes aux démarches expérimentales comme Marguerite Bornhauser (MADÉ), Roman Moriceau (Derouillon), Morvarid K (Fisheye), Thomas Hauser (Un-Spaced) ou Elsa &Johanna (La Forest Divonne).

Emergence également avec la troisième édition de la carte blanche étudiants Picto Foundation et Gares & Connexions ou la résidence BMW jeune création dont le lauréat est Emeric Lhuisset. Outre la 10 ème carte blanche Pernod Ricard (Stéphane Lavoué), le prix de la Maison Ruinart, le concours Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award autour de la lutte contre le cancer du sein, un large forum de tables rondes et de conversations viennent ponctuer cette intense programmation dont les « Artists Talks » animés par la revue The Eyes.  Lycéens et étudiants sont associés avec le parcours croisé Jeu de Paume et la carte blanche aux étudiants des Gobelins, école de l’image.

Inégalé et couvrant l’ensemble du spectre de l’image, Paris Photo cristallise un faisceau d’évènements en résonance pour offrir aux amateurs et collectionneurs le programme A Paris pendant Paris Photo en lien avec des institutions partenaires incontournables telles La MEP, Le BAL, le Centre Pompidou, la Fondation Henri Cartier-Bresson, la Cinémathèque française…

A noter que Paris Photo s’exporte à New York au printemps 2020. Un nouveau défi Outre-Atlantique à relever.

 

Article dans le cadre de notre partenariat avec Paris Photo.

 

Marie de La Fresnaye

 

Infos pratiques :

Paris Photo

 Grand Palais

Avenue Winston Churchill, Paris 8

du 7 au 10 novembre