Marine Nouvel est une artiste pluridisciplinaire qui explore le corps comme un territoire vivant. Lors de ses études à l’École Supérieure d’Art et Design Le Havre-Rouen ses explorations l’ont conduite à investir divers médiums, tels que la performance, l’installation et la sculpture.

Dès avril, elle dévoilera son travail lors de la troisième édition de La Pudeur des Mycètes, qui se tiendra aux Jardins Suspendus du Havre. Elle y questionne les interactions entre l’espace, le vivant et le corps humain, utilisant la nature comme une métaphore.
À travers ses recherches approfondies sur les « fungi » ou « mycètes », ces êtres énigmatiques qui échappent aux catégories traditionnelles de la vie, n’étant ni végétaux, ni fruits, ni fleurs, ni animaux, l’artiste cherche à révéler leur rôle dans notre conception du vivant. Une exploration à la fois intime et engagée du lien entre nos corps et les champignons, où l’art et la science se croisent et se nourrissent.
Des fragments de peau, des bustes et d’autres parties du corps humain semblent avoir germé comme de petits organismes vivants. Sous nos yeux, ces fragments se métamorphosent au fil du temps et des saisons. Une transformation perpétuelle que l’on peut observer dans une déambulation esthétique, vibrante et colorée.
Marine Nouvel utilise des moulages en céramique et en résine de son propre corps, conférant à cette « fausse chair » une texture humide, presque vivante.
Une nature unique et fantaisiste née de son imaginaire et de son corps, nous renvoyant à notre propre fragilité et à notre caractère éphémère.
« Notre corps, justement, est déjà l’hôte d’une multitude de formes de vie. Notre enveloppe corporelle n’est qu’une interface de passage : de même que nous traversons le monde, le monde nous traverse sans cesse en retour et certaines formes restent en nous et nous habitent » (Marine Nouvel).
L’ensemble de ses œuvres crée et recrée un monde organique où humains et végétaux cohabitent, s’écoutent et tissent ensemble une nature humaine.
De quoi nos corps et nos peaux sont-ils composés ? Comment tisser un lien entre tous ces êtres ?  « Devenir champignon n’est pas une mince affaire. Il faut se délester de sa peau, devenir réseau, racine, entrer dans la terre, devenir multiforme, ubiquiste. »
Lumière, matière, forme et couleur se confondent, créant une expérience à la fois évasive et introspective. En utilisant le réel pour nourrir l’imaginaire, l’œuvre de l’artiste trouble les frontières entre réalité et fiction. « Je ne sais pas si les corps que je forme sont les ruines d’un monde qui s’étiole ou de nouvelles mues, des souvenirs ou l’hypothèse de nouvelles symbioses. Entre les corps humains et les mycètes s’opère une nouvelle forme de séduction, le désir d’une fluidité, d’une transition.
À chaque instant, les corps se transforment, au rythme des variations dans les sols, le climat, les saisons, définissant leur identité », confie Marine Nouvel.
C’est au printemps, dans le cadre naturel des Jardins Suspendus du Havre, que ses
œuvres fusionneront avec les paysages végétaux des jardins, tant intérieurs qu’extérieurs.

Infos pratiques

Marine Nouvel, La Pudeur des Mycètes, chapitre III
du 5 avril à fin mai
Les Jardins Suspendus
65, rue du Fort – 29, rue Albert Copieux, Le Havre