Lumières en bord de Seine de photographes nordiques

Par Gilles Kraemer18 septembre 2018In Revue #19, Articles, 2018

Suivre les méandres de la Seine, entre Rouen et Le Havre, voici l’invitation de Lumières Nordiques. L’idée naquit, comme le souligne Gabriel Bauret, commissaire général, assisté de Chantal Bauret, « en 2014, à l’occasion d’une rencontre organisée à l’Institut Suédois, dans le cadre du Mois de la Photo à Paris« . Ce sont cinq expositions, des œuvres récentes mais aussi des travaux sur le territoire normand spécialement réalisés pour l’occasion. Une ligne fédératrice transparaît : la mer, l’onniprésence de la nature, les intérieurs, les portraits, la captation de la lumière.

Jumièges est la seule à proposer une exposition collective Les maîtres de l’école finlandaise ou Helsinki School. Timo Kelaranta dans sa série Silent Lake touche à l’abstraction et à l’intemporel, l’étendue d’eau comme toile de fond de l’expression graphique. Le noir domine dans les paysages de Jyrki Parantainen plongés dans l’obscurité avec l’émergeance mystérieuses de flammes et fumées blanches. Jorma Puranen avec ses Perspectives glaciaires offre une série de paysages se reflétant dans une surface recouverte de peinture brillante qui filtre les détails de la nature pour privilégier lumières et couleurs. Le travail de Pentti Sammallahti se construit de paysages en noir et blanc avec le motif récurrent de la mer. Cette présentation s’accompagne de photographies d’Elina Brotherus Les femmes de la Maison Carré, maison du marchand d’art conçue par l’architecte et designer finlandais Alvar Aalto.

L’Islandais Pétur Thomsen a été invité à découvrir le territoire de Duclair, en bord de Seine. Cette rencontre stimula sa curiosité et nourrit l’originalité de son approche. Dans ce contexte, il a croisé l’histoire d’une entreprise spécialisée dans la clouterie, fondée en 1891 par l’industriel norvégien, Clarin Mustad, marquant durablement le passé industriel de la région, jusqu’à sa fermeture en 1987.

Le travail de Rune Guneriussen au Centre d’art de la Mamut s’articule autour de ses deux pratiques : une installation spécifique conçue ici pour le parc et les photographie grand format de ses interventions réalisées sur des sites naturels isolés, dont il ne restera que la mémoire de ses photographies. Dans une pratique proche du Land Art, il utilise le paysage comme sujet même de l’installation, usant de la végétation, sans aucune trace de présence humaine.

Le musée des Beaux-arts de Rouen a invité Annica Karlsson Rixon à regarder ses collections de peintures, qu’elles soient exposées ou dans les réserves. Elle transpose la scène d’un tableau ancien dans le monde contemporain, dans la narration d’une nouvelle histoire.

Au musée du Havre, l’exposition Still réunit deux séries réalisées par la danoise Trine Søndergaard : des coiffures de femmes brodées d’or et des manoirs inhabités dans la veine des peintures en gris du peintre Vilhelm Hammershøi.

 

Par Gilles Kraemer


Infos :

Lumières nordiques

jusqu’au 27 janvier 2019

* Exposition collective de photographes finlandais

Abbaye de Jumièges

24 Rue Guillaume le Conquérant, Jumièges (76)

jusqu’au 10 juin

* Pétur Thomsen

Quais de Seine, Duclair (76)

du 22 juin au 30 septembre

* Rune Guneriussen

centre d’art contemporain de la Matmut

425 rue du Château, Saint-Pierre-de-Varengeville (76)

du 30 juin au 30 septembre

* Annica Karlsson Rixon

Musée des beaux-arts

esplanade Marcel Duchamp, Rouen (76)

du 14 septembre au 6 janvier 2019

* Trine Søndergaard

Musée d’art moderne André Malraux

2 boulevard Clemenceau, Le Havre (76)

du 13 octobre au 27 janvier 2019

programme : www.lumieresnordiques.com