Lívia Melzi

Les deux images proposées dans le diptyque sont réalisées à partir de la reproduction de deux tableaux : Portrait de Sofia du Palatinat, par Louise Hollandine du Palatinat, 1644, Musée du Château de Wasserburg Anholt en Allemagne, et Portrait de Mary Stuart, par Adriaen Hanneman, 1664, Mauritshuis, La Haye, Pays-Bas. Ce sont les seuls documents visuels montrant les manteaux Tupinambá portés comme un déguisement par l’aristocratie dans l’Europe du 17e siècle. Les onze derniers manteaux de cérémonie de la tribu amazonienne Tupinambá – artefacts en plumes utilisés pendant les rituels anthropophages – sont conservés dans différents musées européens.

À partir d’une intervention sur l’image, l’effacement des personnages met en exergue l’artefact sacré, son esthétique de représentation et sa décontextualisation.

L’Étude pour un monument Tupinambá est une recherche qui interroge le sens des archives photographiques au sein de collections muséales, ainsi que la place des images dans la relation de pouvoir entre la culture européenne et le territoire dit brésilien.

Née en 1985 au Brésil, Lívia Melzi vit et travaille à Paris. Océanographe de formation, cette artiste d’abord invitée à la résidence de l’ENSP d’Arles poursuit ses études avec un Master en Photographie et Art Contemporain à l’Université de Paris 8 et un doctorat à l’Université de Zurich. Elle est la lauréate du Grand Prix de la 65e édition du Salon de Montrouge et bénéficiera d’une exposition au Palais de Tokyo à l’automne 2022. Sa pratique se concentre sur le terrain de l’archive, de la mémoire et de la construction de l’identité brésilienne à partir d’images documentaires réalisées par les Européens. Elle montre, sans porter aucun jugement, les mécanismes d’appropriation d’objets du patrimoine culturel, et interroge le sens des archives, le statut et la circulation des images.

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