Les quatre artistes nommés pour le Prix Marcel Duchamp

Pour la seconde fois depuis la création du Prix Marcel Duchamp en 2000 par l’ADIAF – Association pour la diffusion internationale de l’art français – les quatre finalistes montreront leurs œuvres pendant deux mois dans la Galerie 4, espace de 600m2 aménagé l’année dernière. Les quatre nommés, choisis par un comité constitué de collectionneurs, sont ensuite soumis à un jury international d’experts afin de sélectionner le lauréat. Cette conjonction d’énergie, portée par le Centre Pompidou les collectionneurs et les galeries, montre l’engagement de tous vis-à-vis d’artistes français ou vivant en France, et ayant acquis une belle maturité dans leur démarche.

Cette année, les quatre artistes finalistes mènent une réflexion sur l’image, la poétique de l’archive et la généalogie cachée des objets ou des mots.

L’artiste Maja Bajevic, d’origine yougoslave donne une dimension politique à son travail dans un questionnement de l’identité et du pouvoir. Elle présente ici un paradis perdu que la nature s’est appropriée, une cité fantomatique et fictionnelle reflétant l’espoir perdu suite aux promesses non tenues. Sa vision de la société occidentale se déploie dans cette installation au dispositif futuriste et au son hypnotisant.

Les artistes et cinéastes libanais, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, élaborent des récits sur des histoires tenues secrètes, face à l’histoire dominante, au travers de photographies, installations vidéos et films réalisés à l’aide de documents personnels ou politiques. Pour le Prix Marcel Duchamp, il s’agit d’une réflexion sur l’histoire du monde enfouie dans le sous-sol terrestre où archéologie et géologie sont convoquées.

Charlotte Moth mène ses recherches dans le champ de la sculpture et son rapport à l’espace, la lumière et la couleur. Pour l’exposition, elle conçoit un ensemble de sculptures fondé sur une conversation entre deux espaces, celui de l’exposition au Centre Pompidou et celui du dépôt d’œuvres de la Ville de Paris, mettant ainsi en évidence la tension entre espace public et espace de réserve.

L’artiste suisse Vittorio Santoro, est un observateur attentif au quotidien, qui nous révèle, au travers de ses œuvres, des histoires latentes liées à ses réflexions sur l’ethnographie, les sciences, la littérature… Pour le Centre Pompidou, il propose un cheminement chronologique, sorte de rituel initiatique où le visiteur effectuerait un parcours autour de formes sculpturales. A vivre comme une expérience où le spectateur aurait accès à des « mondes multiples » qui se déploierait aussi à l’extérieur du musée.

Une belle opportunité de découvrir ces artistes aux sensibilités différentes avant la nomination du lauréat !