La Ruche, des ateliers d’artistes dans un jardin

 

En 1902, le sculpteur Alfred Boucher, qui avait fait fortune en immortalisant les grands de son époque, achète l’un des pavillons de l’exposition universelle de 1900 pour y créer un lieu de vie et de recherche pour artistes. Au fil des ans, il construit plusieurs pavillons supplémentaires, une salle d’exposition, un théâtre, et fonde une académie.

Dans les années 1910, la Ruche loge jusqu’à 400 personnes, artistes et leurs familles, venus de l’Europe entière. Tous étaient pauvres, et tous contents de trouver un refuge, même si les conditions étaient plutôt spartiates. Y passaient aussi, clandestinement, des anarchistes, des socialistes…

Quelques grands noms comme Chagall, Archipenko, Fernand Léger, Soutine, y recevaient les visites de Max Jacob, Apollinaire ou Robert Delaunay.

On la considère comme l’un des foyers de l’Ecole de Paris.

La seconde guerre mondiale a vidé les ateliers : une vingtaine d’artistes restent en 1945.

Ils ont été rejoints par une nouvelle génération, dont Rebeyrolle, chef de file de la figuration française.

En 1967, menacée par la spéculation immobilière, elle est sauvée par une mobilisation importante. Elle trouve alors une situation juridique plus stable en devenant une fondation.

En 1970 arrivent des artistes liés à la jeune peinture, comme Arroyo. Des metteurs en scène : Klaus Michael Gruber et Bruno Bayen les rejoignent, ce qui donne lieu à des collaborations.

Depuis 2009, une convention avec deux autres fondations assure la restauration des bâtiments.

Parmi les derniers artistes qui ont occupé ou occupent encore actuellement la soixantaine d’ateliers : Malachi Farrell, Yves Robuschi, Mathieu Weiler…

Les 4 bâtiments actuels comptent 60 ateliers, certains occupés par des artisans, ou des veuves d’artistes… si bien qu’ils servent parfois seulement de logement. Ils sont donc peu souvent libres. Les artistes peuvent néanmoins envoyer leur dossier de candidature à la Fondation. L’heureux élu signe d’abord un contrat de deux ans, puis un bail 3/6/9. La gestion des loyers est assurée par une agence immobilière. Des travaux sont en cours pour mettre les bâtiments aux normes. Comme ils sont classés, la rénovation est faite à l’identique.

De lieu d’accueil pour des artistes fauchés ou réfugiés, la Ruche devient un ensemble d’ateliers d’artistes confortables, dans un cadre qui a su garder tout son caractère.

 


Infos :

2, passage Dantzig, Paris 15e

Pas d’ouverture au public