Artiste et commissaire d’exposition belge, Koenraad Dedobbeleer ouvre le second volet d’une trilogie, avec « Workmanship of Certainty ». Ce titre relativement intraduisible, renvoie au répertoire de formes et de pratiques des objets du quotidien qui agissent comme clés de lecture. Sorte de marabout visuel, bavard et paradoxal, chaque œuvre issue de la sphère domestique est démesurément agrandie ou réagencée, provoquant associations d’idées et aphorismes absurdes. Ainsi « The Subject of Matter (For Ws) », fontaine à 8 pans à contre-emploi, ou « Tradition is Never Given, Always Constructed », pieds de tabouret monumentaux à la fois fonctionnels et esthétiques.

Les frontières deviennent poreuses entre design et sculpture, enjeux du modernisme et lecture minimale, état sauvage et objet manufacturé dans une relecture de l’espace même de l’exposition. Des « travaux pour amateurs » (livre d’artiste paru aux éditions Roma) qui désacralisent le cadre institutionnel volontairement neutre et nous obligent à une réévaluation de nos critères d’appréciation des formes et de leurs contextes culturels.

Le Credac subit les adaptations nécessaires à cette joyeuse collision entre utilitarisme premier de l’objet et autonomie de l’art.

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