Hans Op de Beeck conçoit ses œuvres comme des « évocations » qui construisent une histoire. Il tend à plonger le spectateur dans un monde fictif, atemporel.

Pour le château de Chamarande, il crée une série de personnages à échelle 1, qui occupent chacun une des salles du château, montés sur des socles néo-classiques. Silencieux, les yeux fermés, ils sont pris dans un moment d’introspection. Ils habitent chaque pièce par leur forte présence. Demi-nus, ces êtres paraissent fragiles, comme s’ils étaient figés dans un environnement quotidien. Ils sont entourés d’une quantité d’objets du quotidien, qu’on a chez soi, qu’on rapporte d’une promenade et qui révèlent notre société mondialisée. Réalisée en plâtre teinté gris, chaque scène suggère une douceur et stimule l’envie de toucher. Cet instant de réflexion est figé et révèle la perte de conscience envers l’extérieur. Le spectateur devient ainsi voyeur d’un moment d’intimité.

Faisant du château le décor de ces installations, l’artiste réussit à coordonner forme et contenu. Ses installations font référence à la sculpture classique, élément d’apparat des châteaux et des parcs, en équilibre avec l’univers quotidien dans lequel ses personnages sont inscrits. Cette mise en scène active l’extraordinaire. Elle montre comment des objets banals peuvent être rattachés à un trésor personnel, à un souvenir. La représentation classique se conjugue alors avec la scénographie de l’espace.

Isolés et installés confortablement, ses personnages suggèrent une possible histoire. Cette exposition nous transporte dans un monde étrange, comme si l’effet du temps avait marqué chaque posture.

INFOS :

Château du domaine de Chamarande
38 rue du Commandant Arnoux, Chamarande
jusqu’au 29 mars