Gilles Balmet, artiste et collectionneur

 

Au Pavillon Carré de Baudouin, Gilles Balmet expose sa collection entamée depuis les années 2000. En introduction à cet accrochage, il réunit ses dernières séries où il expérimente des gestuelles laissant apparaître des images abstraites pouvant évoquer un paysage. Les œuvres qu’il collectionne témoignent de ses goûts pour divers médiums, majoritairement dessins et peintures, et son ouverture à de multiples thématiques, paysages, corps humain, autour du geste et de la matière.

Pauline Lisowski l’a rencontré dans son exposition.

Depuis quand collectionnez-vous de l’art contemporain et quelle est la particularité de votre démarche ?

J’ai obtenu en 2002 un dessin de Pierre Bismuth qu’il avait réalisé sur une simple serviette laissée sur un coin de table à l’école des Beaux-arts de Grenoble en lui demandant tout simplement. Puis, j’ai continué en échangeant mes premières pièces avec les camarades de ma promotion 2003. Il s’agit donc d’une collection d’artiste, constituée à 90 % par des échanges.

D’autre part, elle se construit aussi au fil des découvertes dans les foires, les galeries, les musées, les ventes aux enchères … Je collectionne vraiment au coup de cœur. Je peux aussi bien aimer un peintre abstrait qu’une peinture figurative ou une œuvre conceptuelle plus raide. L’essentiel est que l’œuvre soit bonne dans son registre. Je privilégie les œuvres uniques en général mais il m’arrive parfois d’acheter des éditions signées de qualité, comme le Hans Hartung, le Kiki Smith ou le Wolfgang Tillmans.

Votre collection reflète des choix esthétiques et votre sensibilité d’artiste. Pourriez-vous nous en parler ?

J’aime beaucoup le dessin et la peinture et ce sont donc les médiums les plus représentés dans ma collection qui dresse un panorama non exhaustif de la création française avec aussi quelques artistes internationaux. Il y a des œuvres d’artistes parfois similaires de mon travail ou très différentes avec des approches plus conceptuelles comme Claude Closky, Pierre Joseph ou Laurence Weiner.

Comment avez-vous pensé l’accrochage des œuvres au Pavillon Carré de Baudouin ?

J’ai dû me limiter à un choix de 150 œuvres de la collection sur les 360 qu’elle contient, dans l’idée d’un accrochage plus ou moins ordonné façon salon avec une salle consacrée aux achats à petit prix et le plus grand espace avec les œuvres échangées présentées par thématique.

Quel conseil donneriez-vous pour commencer une collection ?

Je pense qu’il faut surtout être curieux, voir un maximum d’expositions, passer du temps dans les galeries et musées, visiter des ateliers d’artistes et en rencontrer, se rendre dans les librairies d’art et dans les maisons de ventes régulièrement, lire la presse spécialisée, se constituer une bibliothèque et commencer à acheter des œuvres au coup de cœur à des prix abordables, car cela existe et c’est absolument passionnant !


Infos

Happy together, Gilles Balmet et sa collection

Pavillon Carré de Baudouin, Paris 20e

Jusqu’en octobre 2021