Fabrice Hyber, artiste
Plus jeune Lyon d’or de la Biennale de Venise en 1997, détenteur en 1991 du record de fabrication du plus gros savon du monde (inscrit au Guiness des records), Fabrice Hyber a fondé en 1994 une SARL : Unlimited Responsibility, UR, qui favorise échanges et productions entre artistes et entreprises.
Mathématicien de formation, il conçoit son oeuvre à la façon d’un rhizome qui ne cesse de se déployer. Comme un organisme cellulaire vivant, ce « work in progress » mêle accumulations, hybridations et mutations, avec un sens de la prolifération qui prend des formes multiples.
Si le dessin est à l’origine de sa pensée artistique, Fabrice Hyber déborde dans des peintures, sculptures, vidéos, installations avec cette passion des sciences et de la vie qui l’anime.
Parmi son oeuvre proliférante, citons en 2000 : inconnu.net, où il décline l’Arc de triomphe en portail internet, en 2001 les C’hyber rallyes, organisés à Tokyo, Vassivière et Paris.
En 2002 et 2003, il crée pour Sidaction Artère – le jardin des dessins, anti-monument, puzzle de céramique au coeur du Parc de la Villette. En 2005, il présente pour le Frac Pays de la Loire l’exposition Nord-Sud, où, après avoir planté 70000 arbres dans la vallée de son enfance, il travaille avec des architectes sur la notion d’habitation.
Puis à Tel-Aviv, il envahit les murs de dessins ; à Tokyo, il travaille avec des graines de fruits et des légumes. En 2007, il réalise une sculpture pour le jardin du Luxembourg, et dialogue avec un scientifique sur la transformation des cellules souches.
Pour la première fois, il présente au MacVal l´intégralité des Prototypes d’Objets en Fonctionnement (POF), objets quotidiens dont la fonction est déplacée, comme le ballon carré.
Cette exposition constitue un événement, avec plus de 150 oeuvres réalisées depuis 1991, qui provoquent chez le visiteur des comportements inattendus, en le plaçant au coeur du dispositif.
Plus en amont dans sa pratique artistique, il propose conjointement pour le Palais de Tokyo de plonger dans les matières premières de l’art, à travers une immersion régénératrice de nos corps. A l’instar de « l’Hybermarché » qu’il avait réalisé dans le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1995, cette installation d’envergure se développe selon deux parcours : l’un actif, l’autre contemplatif, comme dans un paysage mental.
Différents travaux en partenariat avec des entreprises complètent l’ensemble, mettant en avant sa capacité à valoriser le rôle de l’artiste comme médiateur.
Infos :
■ Mac/VAl
Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne
Prototypes d´Objets en Fonctionnement (POF)
jusqu’au 20 Janvier 2013
■ Palais de Tokyo, Paris
Matières Premières
jusqu’au 7 Janvier 2013
■ Fondation Maeght, St Paul de Vence, France
Essentiel. Peintures Homéopathiques.
jusqu’au 6 Janvier 2013
Autre actualité, à l’institut Pasteur, avec lequel il poursuit un engagement autour de l’art et de la science, avec des rapprochements inattendus entre la médecine et l’astrophysique, la physique et la télépathie, le commerce et la génétique. Le tout disposé sur un mur à grande échelle, celui de l’ascenseur, qui agit comme un story-board géant. « Sans gêne » s´adresse en priorité aux usagers du nouveau bâtiment, et donc, à des chercheurs » comme il le résume lui-même. « Essentiel, Peintures homéopathiques », autre rétrospective inédite à la Fondation Maeght de Saint Paul de Vence présente plus de vingt oeuvres et quelques Hommes de Bessines, véritables « corps fontaines », dans les jardins de la Fondation où ils dialoguent avec les oeuvres de Miró, Calder, Braque, Dietman ou Takis.
Un peu comme ces petits bonshommes verts qui envahissent les villes, Fabrice Hyber, l’un des artistes français les plus bouillonnants et inclassables, tisse sa toile depuis 25 ans. Son art, « prothèse mentale qui prolonge la pensée par le corps », n’a pas fini de se réinventer. Il sera assurément l’homme de cette rentrée !