Fables, formes, figures
Pour les philosophes grecs, la géométrie était l’expression des mathématiques, et les mathématiques, l’origine et l’explication de toutes choses.
Même si elle n’est pour la plupart d’entre nous qu’une ennuyeuse discipline scolaire, elle a présidé à la construction des oeuvres à travers toute l’histoire de l’art. Notre oeil reconnaît, parfois sans que nous en ayons conscience, un cercle ou un losange, un triangle ou un carré, dans toute image qui s’offre à nous.
Certains artistes ont pris la géométrie comme sujet ou comme moyen, pensons à Mondrian ou Donald Judd.
La MABA nous présente deux artistes qui en renouvellent le questionnement.
Quand deux artistes se rencontrent, dialoguent, se trouvent des idées communes, un compagnonnage, cela donne une exposition où les singularités de chacun créent un espace de dialogue.
Emmanuel van der Meulen et Raphaël Zarka n’ont pas de message, ils nous présentent juste des liens entre leurs travaux, autour de formes, « signes universels » (d’après Chastel), autour d’un usage de la géométrie, dans son ambivalence. Ils cherchent à retrouver des structures anciennes et à les interpréter, les faire exister dans l’espace d’exposition. Ce qu’ils nous montrent : des objets produits par le champ des mathématiques, pas seulement par la peinture.
C’est, au fond, une exposition qui tente de répondre à la question : comment produire des sculptures géométriques aujourd’hui ?
Par Dominique Chauchat
Infos :
maison d’art Bernard Anthonioz
Emmanuel van der Meulen et Raphaël Zarka
jusqu’au 13 mai 2018