Atelier collectif Le Houloc Installation collective de 17 artistes du Houloc, 2022, production ARTAÏS Ulysse Bordarias - Mélissa Boucher - Mikaël Monchicourt - Valentine Esteve - Mathieu Roquigny - Flavie L.T - Célia Coëtte - Laure Tiberghien- Raphaël Tiberghien - Lenny Rébéré Marta Budkiewicz - César Bardoux - Mathilde Geldhof - Eloïse Le Gallo - Audrey Matt Aubert - Adalbert Khan
Exposition pARTages – 15 ans d’ARTAÏS
du 12 au 22 octobre 2022 de 14h à 19h
36 rue du Fer à Moulin, 75005 Paris
Comment renégocier aujourd’hui « une esthétique de l’interhumain, de la rencontre, de la proximité, de la résistance au formatage social » ? (Nicolas Bourriaud)
Témoignant de notre soutien constant à l’émergence et la jeune création, l’exposition pARTages rassemble des artistes plaçant au cœur de leurs pratiques la rencontre, le partage, la participation.
Les œuvres présentées – aux médiums variés allant de la peinture sonore à la sculpture activable ou la vidéo-performance – révèlent des processus de création et co-création, nourris de la relation à l’Autre.
Ainsi cette exposition collective propose-t-elle de réinterroger les piliers de l’esthétique relationnelle, prenant en compte un contexte social toujours convalescent de la pandémie, ainsi qu’une étendue de nos relations aux non-humains.
Œuvres existantes et nouvelles créations habiteront pour une dizaine de jours un lieu atypique situé au cœur du quartier Mouffetard.
————————
pARTages
Création collaborative, ouverture d’espaces de l’intime, activation de gestuelles collectives, multiples pratiques ciblent et célèbrent la forme relationnelle, l’esthétique du partage.
Dans un climat encore convalescent suite à la pandémie, quelles instances de convivialité, quels moments de sociabilité voyons-nous émerger ? Apprenons du moléculaire, résistons à l’isolement, pour à la place renforcer les liens nous (r)assemblent.
pARTages est une invitation à panser et repenser nos relations.
L’exposition collective habite le vaste espace d’un ancien studio photo et y convie onze artistes un atelier collectif à réintroduire en son lieu la dynamique de la rencontre et de l’échange. Des propositions rassemblées, le relationnel infuse autant les processus de création que les œuvres finales présentées.
Une vidéo dévoile une ronde monotone, en milieu carcéral où le temps est étiré, le collectif non-désiré. C’est à travers l’intervention du duo Brognon Rollin – invité en qualité de parrain.marraine de l’exposition – que le collaboratif prend vie. Les méthodologies développées dans leurs projets se caractérisent par des relations tissées avec des participants sur un temps long. Nous les retrouvons dans les démarches de Andrés Baron, rapprochant la co-création filmique à celle d’un imaginaire collectif, et de Boryana Petkova et Iska Blagoeva, pour lesquelles une ligne de tatouage matérialise un lien entre les corps. Dans la peinture « sonore » de Jérémie Danon ou dans les torchons reprisés de Maha Yammine, ce sont les paroles et « micro-récits » des modèles et interlocuteurs.trices qui nous parviennent. L’image ou la broderie nous ramenant au moment partagé, à l’intimité cultivée. Nefeli Papadimouli nous entraîne jusque dans les coulisses, où dans le reflet du miroir disparaissent les visages qui cèdent leur place aux masques.
Mouvances ainsi guidées, les visiteurs.visiteuses font aussi partie de l’équation relationnelle.
Face à l’objectif, dans un studio photographique que Gabriel Moraes Aquino et Joana Zimmermann assemblent et animent conjointement, l’espace de relation se fait plus inclusif. La scénographie ouverte décloisonne les rencontres, tandis que l’action performative de Natalia Villanueva Linares requiert explicitement la participation et fédère une gestuelle collective autour d’un patchwork de papier de soie. Joël Harder invite à se réunir pour une dégustation olfactive et gustative d’un spiritueux infusant les plantes récoltées sur un lieu emblématique de drague et de rencontre. Instruments jouant avec les éléments, les « sculptures-outils » de François Dufeil, animées par le percussionniste Charles Dubois, appellent à l’activation partagée, à l’audition groupée, révélant la conception sociable de son œuvre.
Le partage se dessine comme orientation de vie. Creusant plus profondément le « faire ensemble », l’atelier collectif Le Houloc présente une installation à l’image de leur écosystème de travail, en cohérence et cohésion les uns aux autres. De ces multiples relations émerge une façon d’habiter le monde, conçu comme « un système partagé, un réseau de pollinisations et de coactivités [1]».
Alexia Pierre
[1] Nicolas Bourriaud, Inclusions : Esthétique du capitalocène (Paris : Presses Universitaires de France Humensis, 2021)
Artistes exposé.es :
Tous les portraits réalisés par Julien Le Gac sont en ligne sur notre chaîne Youtube
Andrés Baron (né en 1986 en Colombie, vit à Paris), vidéo
Brognon Rollin (duo depuis 2006, Luxembourg/France), invité.es en qualité de parrain et marraine de l’exposition, vidéo
Jérémie Danon (né en 1994, France) – Prix Artaïs 2022, peinture « sonore »
François Dufeil (né en 1987, France), sculpture/installation avec la performance musicale de Charles Dubois
Joël Harder (né en 1996, France), installation interactive
Atelier collectif Le Houloc (depuis 2016, Aubervilliers),19 artistes, installation collective
Gabriel Moraes Aquino (né en 1994 au Brésil, vit à Paris) – Prix Artaïs 2021, installation
Nefeli Papadimouli (née en 1988 en Grèce, vit à Paris), installation
Boryana Petkova (née en 1984 en Bulgarie, vit à Paris) avec Iskra Blagoeva (Bulgarie), vidéo – installation/performance
Natalia Villanueva Linares (née en 1982, franco-péruvienne, vit à Chicago), installation/performance
Maha Yammine (née en 1987 au Liban, vit à Rouen), installation
Joana Zimmermann (née en 1983 au Brésil, vit à Paris), installation
Exposition réalisée avec le soutien du Centre Wallonie Bruxelles/ Paris et de la Mairie de Paris
Commissaires : Sylvie Fontaine et Maya Sachweh
36 rue du Fer à Moulin, Paris 5e