Drawing Now Art Fair 2024
Le Printemps du Dessin célèbre ce medium partout en France depuis 2017 et cette année 70 structures le montreront sous toutes ses formes. « Le dessin, une œuvre à part entière », comme aime à le souligner l’équipe de la Drawing Society. Universel et intemporel, il envahit à nouveau le Carreau du Temple en mars avec 73 galeries de 14 pays, réparties en trois sections et avec plus de 300 artistes. Le secteur Général regroupe les galeries proposant un focus sur le travail d’un artiste dans un tiers de leur espace, le secteur Insight invite à une immersion dans l’univers d’un ou deux artistes et le secteur Process accueille des projets qui associent le dessin à des médiums divers.
En 2024, 40% des galeries participent pour la première fois, comme la galerie 22,48m2 avec les miniatures d’intérieurs complexes de Paola Ciarska, Double V Gallery et Camille Chastang qui s’approprie le motif floral et en explore le potentiel politique et féministe, la galerie turque Ferda Art Platform où Inci Furi réinterprète la nature morte en la développant dans une vaste installation, Invisible Galerie avec Olivier Gruber, artiste singulier à l’imaginaire fertile, la galerie japonaise Kobayashi et l’artiste Izumi AKIYAMA aux dessins évocateurs de sacré et de métaphysique, Parliament et Helmut Stallaerts qui porte un regard sensible sur les mystères de l’être dans un réel suspendu.
Les néanmoins nombreuses galeries fidèles reviennent avec de belles propositions. Eric Mouchet et Noémie Sauve qui retranscrit l’identité insulaire de Vulcano au travers de ses dernières créations utilisant l’électrolyse ou la bioluminescence. La galerie bretonne Réjane Louin invite Natalia Jaime Cortes à présenter ses papiers dont les fibres se sont imprégnées de la couleur des eaux dans lesquelles elles ont été plongées. La galerie roumaine Gaep présente Raluca POPA et Razvan ANTON, un travail à partir d’archives historiques avec héliographies pour l’une et dessins tissés pour l’autre.
Cinq parcours invitent les visiteurs à poser un regard sur des pratiques originales ou des sujets spécifiques : « Parallax », à la signalétique spécifique créée par Joana P. R. Neves, Claudine Grammont et Filipa Oliveira, et quatre parcours « Coups de cœur » par trois designers : Constance Guisset, Noé Duchaufour Lawrance et Mathieu Lehanneur et une architecte Aline Asmar d’Amman.
Les œuvres retenues apportent un nouvel éclairage sur un courant historique, explorent d’autres façons d’utiliser des techniques traditionnelles ou encore intègrent de nouvelles techniques. Pour sa première participation, CAR Gallery de Bologne présente le travail de Julia Haumont avec des installations hybrides où figuration et abstraction se conjuguent. La galerie londonienne Close Ltd, également première participation, montre l’artiste britannique disparue Jane Harris et ses écritures du temps et du mouvement exposées récemment à la MECA Bordeaux. La galerie portugaise Presença nous invite à une rencontre physique avec le papier et le graphite de Diogo Pimentão. Dans la galerie Binôme, Laurent Millet brouille la distinction entre photo et dessin tout en se référant aux architectures. Pour la galerie italienne Labs, l’artiste octogénaire Greta Schödl répète les signes à l’infini créant une véritable partition musicale. Chez By Lara Sedbon, Fabien Mérelle transpose avec humour des moments ordinaires sur papier ou pierre.
Comme chaque année, un Prix Drawing Now est décerné lors du vernissage parmi les cinq artistes de moins de 50 ans sélectionnées : Caroline Corbasson qui présente ses cartographies de corps célestes chez Dilecta, Stéphanie Mansy qui poursuit sa quête archéologique et son intérêt pour la vie et l’histoire du papier au travers de gravures et pastels à la galerie F, Catherine Meurisse en solo show à la galerie Barbier, Marine Pagès et ses pièces mêlant dessin et écriture chez Bernard Jordan et Tatiana Wolska qui envahit l’espace avec ses formes organiques évoquant le vivant chez Irène Laub.
Au niveau -1, l’exposition Animation : mécanique de l’esprit est proposée par Joana P. R. Neves et réalisée en partenariat avec le Frac Picardie. En effet, le dessin aime à sortir du cadre. A quel point intègre-t-il de nouvelles technologies et de nouveaux langages ? L’animation incorpore le dessin et le cinéma tel chez Massinissa Selmani qui joue sur la frontière entre réel et irréel. Inci Eviner se réfère au cinéma mais aussi aux calligraphies de Henri Michaux pour réaliser des fresques fixes ou animées, traitant de sujets fondamentaux. Catharina Van Eetvelde utilise le dessin vectoriel pour proposer des œuvres qui tirent leur poésie de l’abstraction scientifique.
Un symposium permettra de faire le point sur ces nouveaux usages du dessin, en parcourant différentes thématiques telles que les sciences, l’éducation, la collection… suivi de nombreux entretiens et conférences.
Et puisque la France se prépare à accueillir les Jeux Olympiques, le sport sera au cœur de la 7e édition du Printemps du dessin. À vos marques… Prêt ? Partez !
Drawing Now Art Fair
Le Carreau du Temple
2 rue Eugène Spuller, Paris 3ème
du 21 au 24 mars