Dominique Gonzalez-Foerster, 1887-2058 une exposition comme un livre ouvert

Par Pauline Lisowski4 janvier 2016In Articles, Revue #12

 

Le Centre Pompidou offre à Dominique Gonzalez-Foerster l’espace de la galerie sud pour concevoir son exposition, rétrospective et prospective. Son œuvre est multiple et combine divers intérêts, le cinéma, la littérature et la musique. L’artiste se sert de l’architecture ouverte sur l’extérieur pour créer un dédale de couloirs et de pièces, une traversée de différentes temporalités. Le visiteur a ainsi la liberté de choisir son parcours et d’observer ou de pénétrer des espaces ; ces environnements l’invitent à s’interroger et à percer des mystères.

Le titre de l’exposition « 1887-2058 » pose d’emblée la notion du temps, qui traverse l’œuvre de l’artiste. L’entrée de l’exposition introduit déjà une confusion temporelle. Dominique Gonzalez-Foerster a aménagé un hall d’accueil. Il faut prendre le temps d’une observation aiguisée pour déceler que cet environnement renvoie à une période historique du Centre Pompidou et fait écho à des œuvres qui ont marqué l’histoire de l’art.

L’artiste crée des fictions dont le spectateur est acteur. Ses chambres et espaces scéniques combinent divers objets, références à son histoire personnelle et à ses influences. Chacun mêle plusieurs temporalités, des références historiques jusqu’à la science fiction. Certains, comme  Splendide Hotel (annexe) ont été reconfigurés et transformés. Les espaces, couloirs, tels que Promenade, plongent le visiteur dans des paysages, entre intérieur et extérieur. Son regard est aussi appelé par des œuvres qui s’inscrivent subtilement dans l’architecture. Telles des énigmes, elles le laissent parfois en suspens. D’autres évoquent un futur, une forme d’exotourisme, à la limite de la contre-utopie.

Chaque environnement regroupe de nombreux récits et citations ; il fonctionne comme un terrain de jeu et ouvre un champ ouvert à de multiples interprétations.

Cette exposition, même si elle nécessite un travail réflexif, invite le spectateur à se laisser prendre à un voyage temporel et spatial.

 


Infos :

Centre Pompidou
Place Georges Pompidou, Paris 4è
jusqu’au 1er février