Coup de foudre

C’est comme ça qu’ils s’aiment, Nathalie Talec et Fabrice Hyber !

Pour cette exposition en duo, les deux artistes ont choisi de se rassembler par leur création artistique, et le pas de deux  HyberTalec qu’ils mènent ensemble ressemble à un grand jeu de rôles plein de couleurs et de style, tour à tour ludique, sérieux, extravagant, et passionné. 

Où le public est amené à entrer dans la danse lui aussi ! La scénographie est faite pour ouvrir le bal, et l’espace de la fondation EDF se prête cette installation.  Autour de ce qui s’apparente à un parquet de danse, accrochés sur des portants, toute une panoplie de costumes colorés, souvent improbables, toujours insolites, attendent qu’on vienne les mettre en mouvement.  Je n’ai pas vu de danseurs mais je peux imaginer le ballet farfelu que ce serait si une « soutane » se mettait à danser avec un ours en plastique (Le ted hyber), ou une boule en similli sky rouge virevolter avec  un justaucorps Cell, sous l’œil un peu rêveur du mannequin d’une petite fille, suspendue à un trapèze, au-dessus de la scène. Vue d’en bas, on ne sait si cette apesanteur est douce ou dangereuse.

C’est à l’étage, dans un long wall drawing courant sur tous les murs, que la rencontre graphique à quatre mains se déploie. Reprenant le principe du cadavre exquis – et prenant l’expression au pied de la lettre, la première séquence montre la rencontre de deux squelettes… on entendrait  presque le bruit des os qui s’entrechoquent dans cette danse macabre fantaisiste ! – entamant leurs transformations selon que c’est elle, selon que c’est lui. On y retrouve ce que fait l’une et ce qui fait l’autre. Dans la définition que les deux artistes donnent du coup de foudre, ils mentionnent à la fois l’émotion et l’électricité, l’expérience du cerf volant au cœur de l’orage, ou celui d’un immense bouquet, tournant comme un derviche tourneur. Lancé pour faire tourner la tête ! Une certaine idée d’un bonheur de l’instant, qui fait chavirer les cœurs.

 

Par Marie Gayet


Infos :

Fondation EDF

6 rue Récamier, Paris 7ème

Jusqu’au 25 octobre 2019