Ça plane pour Pierre ardouvin au MaC VaL

Tout est affaire de décor pour Pierre Ardouvin au MAC VAL, dixit le titre de l’exposition, référence au poème d’Aragon adapté par Léo Ferré. L’interrogation tourne autour de la fiction, de la théâtralisation, du réel, en un environnement noir et blanc pailletté d’argent. Dans une scénographie forte de l’artiste, entre lumière et entre-deux nocturne, ponctuée par la luminosité d’Éclair (2007) et Bonne nuit les petits (2008), il présente une trentaine d’œuvres,  » autant de tremplins à fictions et d’embrayeurs narratifs  » tel que le souligne Frank Lamy, co-commissaire,  » un regard sur l’état du monde, la culture, la vie, les autres, dans un état de distance et de poésie  » comme le rappelle Alexia Fabre, l’autre commissaire (et conservateur en chef du musée).

Au milieu de la salle s’est posé le planeur noir de Bettina (2016), nom de code de l’attaque des maquis du Vercors par les allemands en juillet 1944, région de la Drôme dont il est natif, tel un pan de sa mémoire. Il excelle dans la polyphonie des références et des situations. La Tempête (2011) renvoie à celle du 26 décembre 1999 ou à Shakespeare. Les trois immenses mobiles : Perpetuum mobile 1, 2 et 3 sont un retour sur les choses perpétuelles. Les Écrans de veille (2016), images retravaillées sont des moments où la conscience et l’inconscience se côtoient dans des fusions surréalistes ou nous renvoient vers l’état de veille économique ou militaire. Le tout à observer, assis dans Au théâtre ce soir (2006), imaginé pour Art Statement-Art Basel dans l’idée que la foire devenait spectacle et les spectateurs des objets dans l’œuvre.

Un beau voyage dans la poétique, dans le silence de la grande salle, n’était le bruit imperceptible de l’eau de Ruisseau (2005) ou, à l’extérieur, avec Les quatre saisons, plateau tournant de qua