Bourse Révélations Emerige
Entretien avec Paula Aisemberg, directrice des projets artistiques du groupe Emerige, à propos de la 7eme édition du Prix sous la devise Un monde à votre image.
La 7ème Bourse Révélations Emerige est bien maintenue. Quels enjeux et quelles raisons vous ont amenée à la décision de maintenir ce rendez-vous ?
Il est très important pour Emerige de continuer à soutenir la scène française, très affectée par la situation actuelle. Le désengagement des mécènes serait dramatique pour les artistes, notamment les plus jeunes qui font leurs premiers pas dans le monde de l’art. Nous avons la très grande chance de pouvoir organiser l’exposition à la Villa Emerige, un lieu assez spacieux pour accueillir le public grâce à un dispositif d’accueil dans le strict respect des règles sanitaires en vigueur. Le vernissage n’est malheureusement pas maintenu mais toutes les rencontres professionnelles, au cœur du projet de ce prix, le sont. En effet, la Bourse Révélations Emerige a été pensée dès 2014 comme un tremplin pour les jeunes artistes vers le monde professionnel. Grâce à cette exposition, les onze artistes nommés vont nouer des relations pérennes avec les professionnels du milieu, sans oublier les amateurs et les collectionneurs d’art, autres acteurs importants de notre écosystème.
Que nous disent les artistes de notre monde et de la période actuelle ?
Il faut bien comprendre que la sélection des artistes ne se constitue pas en fonction d’une thématique donnée. C’est à partir des onze artistes retenus avec Olivier Antoine (fondateur de la galerie Art : Concept qui accompagnera le lauréat pendant un an) et le commissaire Gaël Charbau, que ce dernier a pensé l’exposition. Le fil rouge entre ces sept femmes et ces quatre hommes est d’abord une relation étroite à l’image. On est surpris par l’omniprésence de la peinture, avec les portraits à la fois mystérieux et familiers de Marcella Barceló et d’Elené Shatberashvili, les fresques végétales de Clémence Mauger, les renversements architecturaux de Rob Miles, les compositions décalées de Raphaël-Bachir Osman ou encore les paysages ténébreux de Ludovic Salmon. Certains font état du monde tel qu’il est, dans toute sa violence comme dans le film Maalbeek d’Ismaël Joffroy Chandoutis, dans toute son absurdité ou sa poésie comme avec les œuvres textiles de Charlotte Vitaioli. Giuliana Zefferi collabore avec diverses personnes pour produire des œuvres aux techniques hybrides. Les artistes ont cette grande qualité de donner une vision décalée du monde et de proposer de nouveaux possibles comme Zohreh Zavareh qui présente des œuvres « trompe-l’œil » réinventant le monde, et Loucia Carlier qui multiplie les références et crée de nouveaux récits.
Infos pratiques:
7ème édition Révélations Emerige
Un monde à votre image,
Villa Emerige
7 rue Robert Turquan, Paris 16e
Jusqu’au 14 novembre 2020