Artistes belges à plumes et à poils !

Grande première ! Grand saut réussi dans le contemporain au Musée de Flandre à Cassel, plus enclin à présenter la peinture des écoles du Nord. Après la dernière exposition consacrée aux peintres animaliers flamands du XVIIe siècle, des artistes actuels, autour du même thème, dialoguent avec des œuvres du musée. Neuf artistes belges, composent un parcours d’une grande force, du détournement de L’Agneau mystique des frères Van Eyck (vers 1432) selon Sanguis Sum de Jan Fabre à Éric de Ville et son immense photomontage exhubéant d’une foultitude d’oiseaux : Paradise. Un parcours, parfois dérangeant, placé sous la silhouette sans tête d’Engel : Revelation de Fabre, mytérieusement suspendue, dans sa robe irisée de coléoptères et auréolée de lumière. L’étrangeté, vous la côtoierez avec les croisements imaginaires de gallinacés et de reptiles de la série Cosmopolitan Chicken Project de Koen Vanmechelen présentée dans la salle Kunstkammer ou avec le Cheval de Patrick Van Caeckenbergh fait de bocaux de légumes et d’assiettes confronté à une gravure de Bruegel (1563). Chez Marie-Jo Lafontaine, les financiers de Francfort arborent des masques d’animaux dans la série photographique d’I love The World. Dans un monde décevant selon De Vogel de Thierry De Cordier, les humains enferment des animaux dans des zoos carcéraux photographiés par Michel Vanden Eeckhoudt ou les entraînent dans la boucherie de la Première guerre mondiale avec les chevaux éventrés et hurlant de vérité d’In Flanders Fields de Berlinde de Bruyckere. Reste cependant l’espoir, celui de l’Amour retranscrit dans Trophy, bronze de Wim Delvoye !