THE HOUSE OF DUST BY ALISON KNOWLES – CNEAI – Magasins généraux – 1 rue de l’Ancien canal, Pantin, jusqu’au 19 novembre
A HOUSE OF STONE IN A METROPOLIS USING ALL AVAILABLE LIGHT INHABITED BY THOSE WHO INVITE OTHERSLa Galerie de Noisy – Centre d’art contemporain – 1, rue Jean Jaurès, Noisy-le-Sec, jusqu’au 16 décembre
La célèbre Maison de Poussière
C’est sous les auspices de l’hospitalité que les Grands Magasins hébergent le nouvel espace du Cneai, dont l’un des laboratoires de recherche, Art By Translation, spécialisé dans la notion d’expositions génératives et collaboratives, inaugure avec Fluxus, en réactivant La célèbre Maison de Poussière de la pionnière Alison Knowles…
Alors que Marcel Duchamp l’adouba en lui offrant son dernier Readymade The Coeurs Volants 1967 et après avoir cosigné les Notations 1968 de John Cage, c’est avec l’un de contributeurs majeur de la musique algorithmique et sampling James Tenney qu’en 69, afin de pointer le concept de maison de l’après-guerre comme tacitement genré, elle conçoit le premier poème généré par ordinateur aux 84672 quatrains. Contestant toutefois le déterminisme associé à la technologie, la maternité de cette machine à fictions insuffle au hasard 4 variables au concept de maison via les critères de matière, lieux, d’ éclairage et de style d’habitants, bouleversant ainsi les principes du fonctionnalisme architectural et réfutant toute standardisation et déterminisme.
Ce cut-up mallarméen expérimental devient dès lors l’occasion d’une vastitude post-dada de propositions, démultipliant les pratiques démystifiées par l’indétermination et la dépersonnalisation de l’artiste propres à Fluxus.
Une maison érigée autour de la notion d’hospitalité; dans un monde sans frontières, illuminée par l’accueil, le don, l’échange et l’ouverture; peuplée par des relations asymétriques où l’étranger devient l’invité, le spectateur l’artiste.
Pour ce faire Alison convie – depuis ses premières occurrences à Chelsea puis au CalArts, en son cocoon de forme fétiche d’ haricot- ses hôtes déjà visionnaires, à disséminer l’esprit de sa démarche par dimension participative, collaborative et générative d’autres projets, s’engendrant par transmission en un écosystème pour la création.
Knowles les invite à préparer ensemble une grande salade Make a salad 1962 et à réparer des meubles blessés, Wounded Furbitures 1965.
Autour de ces Event Score réactivés dès le vernissage, chacun des 23 artistes entre Pantin et la Gallerie de Noisy, s’approprie d’un quatrain pour base de sa proposition, innove par leurs pratiques en hybridant celles de leur hôte, revisite l’histoire des Avant-gardes et de l’art contemporain: Mallarmé, Dada, Duchamp et Beuys entre autres.
Preuve en est que contrairement aux dires de certains, Fluxus est bien international et plus que jamais vivant.
David Oggioni