Art Paris a 21 ans, trois fois l’âge de raison

10 janvier 2019

 

« Son ton, c’est une ligne affirmée par des focus, chaque année nouveaux » souligne Guillaume Piens, commissaire général depuis 2012 de ce rendez-vous de l’art contemporain et moderne à Paris cultivant son internationalité et son exploration des scènes européennes.

Premier prisme, celui d’Une scène française d’un autre genre confié à Camille Morineau, qui fut la commissaire de l’historique accrochage thématique des collections elles@centrepompidou en 2009, directrice des expositions et des collections à la Monnaie de Paris. C’est sous son regard de présidente d’AWARE – Archives of Women Artists, Resarch and Exhibitions -, association replaçant les artistes femmes du XXe siècle dans l’histoire de l’art, qu’elle a sélectionné 25 projets de 25 artistes françaises ou étrangères, vivantes ou décédées. Quatre axes ont été retenus : « Abstraction » avec Sonia Delaunay, Anna-Eva Bergmann ou Aurélie Nemours, « Avant-garde » avec ORLAN ou Esther Ferrer, « Décor, théâtralité & sculpture » chez Thomas Bernard ou Loevenbruck, « Image » chez Obadia avec Valérie Belin. « Notre objectif n’est pas le féminisme mais la découverte, la redécouverte, avec la restitution de chaque artiste dans l’histoire de l’art, dans ce travail en profondeur » insiste Guillaume Piens, « puisque cette présentation s’enrichit de textes accompagnant ces expositions personnelles ». C’est cette démarche qui a séduit Jérôme Poggi et Art concept, participant pour la 1ère fois à cette foire et dans ce focus. Cette tonalité féminine rejaillit dans nombre des expositions des 150 galeries venues de 20 pays. Une présence forte de la scène africaine, comme chez Dominique Fiat ou celle de la photographie avec des galeries telles SAGE ou Françoise Paviot est à souligner. 40 galeries présentes sont dirigées par des femmes, de Sit Down à l’Italienne Anna Marra, d’H Gallery à Chevalier, de Mélanie Rio à l’Espagnole Ana Mas projects, de La Forest Divonne (qui vient de fêter ses 30 ans) à la Suissesse Andres Thalmann.

Second focus, « l’exploration d’un continent très vaste, celui d’Étoiles du Sud », – comme une souvenance de la constellation de la Croix du Sud, surnommée « la boîte à bijoux » – du Mexique au Chili, en passant par Cuba, Bogota ou Lima, a été confiée à Valentina Locatelli qui travailla au Kunstmuseum de Berne et à la Fondation Beyeler. 20 galeries, sud-américaines ou européennes, sont présentes, malgré la tenue d’Art Lima et arteBA à Buenos-Aires aux mêmes dates. Paz Corona sera présentée par Les Filles du Calvaire, Augustin Càrdenas par Vallois, la photographe Carmen Mariscal par Ana Mas Projects et le plasticien Alejandro Pintado par la mexicaine Galeria Ethra ou Felipe Ehrenberg par la madrilaine Freijo Gallery. Un programme de 16 vidéastes, de Carolina Caycedo à Teresa Serrano, de Diego Lama à Sarah Minter conforte la vitalité de cette zone géographique.

Solo Show avec 39 participants privilégie les expositions monographiques, « clarifiant les projets et le travail en profondeur des galeries » pour Guillaume Piens « alors que Promesses, soutien de la création émergente, met en avant 14 galeries ».

 

La présence sud-américaine sera perceptible hors la verrière du Grand Palais avec Antonio Segui à la BnF, le cinéaste mexicain Teo Hernández à la Villa Vassilieff et des expositions à la Maison de l’Amérique latine et à l’Institut culturel mexicain.

du 4 au 7 avril 2019