Armelle Dakouo - L’Afrique en mouvement
La foire AKAA s’inscrit désormais dans la semaine très convoitée de l’art contemporain du 21 au 23 octobre au Carreau du Temple. Pour cette 7e édition, 38 galeries internationales, représentant 129 artistes, ont été retenues par un comité de sélection présidé par sa fondatrice Victoria Mann.
Nous avons rencontré la directrice artistique Armelle Dakouo, auparavant responsable des exposants et du développement d’AKAA. Cet atout s’inscrit dans sa vision du positionnement de la foire autour de propositions curatoriales exigeantes à travers une large programmation culturelle placée cette année sous le régime du mouvement.
Quelle vision défendez-vous à AKAA ?
Le travail que j’entreprends depuis 7 ans vise à renforcer la visibilité d’une scène qui s’est imposée en France avecun certain retard si l’on compare avec les pays anglo-saxons. AKAA a participé à la structuration et globalisation du marché avec de réelles avancées autour d’une plus grande compréhension de cette scène débarrassée de certains clichés, avec un nombre croissant de galeries, collectionneurs et institutions impliqués. Nous défendons l’idée de vraies découvertes avec des artistes encore confidentiels, des talents de demain aux côtés de valeurs sûres. De plus, nous revendiquons une pluralité de regards autour de l’art contemporain d’Afrique avec la mise en avant des relations qu’entretient ce continent et le reste du monde à travers les diasporas en Amérique latine, aux Etats-Unis, jusqu’au Moyen-Orient et à l’Asie pacifique. Dès lors, tout artiste qui revendique un lien ou une influence avec l’Afrique peut être présenté par sa galerie aux côtés de nombreuses autres nationalités.
Quelle est la répartition des galeries entre le continent africain et l’Europe ?
L’on revient à une répartition d’avant Covid avec 13 galeries françaises, 11 galeries européennes, 12 galeries d’Afrique et 2 du Moyen-Orient. A signaler en première participation : AKAA Project de Dubaï et Africa Frist & Lys Contemporary Art d’Israël. En plus du retour en force des galeries sud-africaines : The Melrose Gallery, Deepest Darkest, EBONY/CURATED et Kalashnikovv Gallery, nous observons l’arrivée de nouvelles galeries du Ghana avec la Soview Gallery à Accra et en Egypte avec la Karim Francis Contemporary Art Gallery du Caire. La Côte d’Ivoire est également présente avec la galerie Walls House of Art et la galerie Véronique Rieffel. En ce qui concerne le Maroc l’on ne retrouve pas encore le niveau de participation habituel. De même avec certains pays comme le Kenya ou l’Ouganda pour qui la situation reste compliquée. L’Angola est également présent avec les galeries MOVART et This Is Not a White Cube basées entre Lisbonne et Luanda. Des combinaisons qui facilitent le marché.
Pourquoi ce choix du titre des Rencontres AKAA : Quantité de Mouvement.s ?
Ce titre, emprunté à la physique quantique m’a été inspiré par le philosophe Paul Souriau, auteur de L’esthétique du mouvement. Il évoque, selon moi, un imaginaire en perpétuelle mutation et un acte au quotidien aux multiples résonances dans le champ de la création et du vivant. Il rejoint aussi la démarche d’ouverture que nous défendons à AKAA autour de l’influence de l’Afrique et ses diasporas. Enfin, ce fil conducteur résonnait avec la thématique de l’année dernière autour du temps, dans une continuité qui rejoint, selon moi, la démarche de constituer une collection.
Quelle est la thématique choisie et quels en sont les temps forts ?
La thématique retenue permet d’impulser les temps forts et d’articuler les tables rondes, les cartes blanches et l’exposition. Cette année, j’ai choisi la notion de mouvement et de geste qu’elle induit, permettant de renouveler avec un grand nombre de performances qui seront proposées tout au long de la foire, à un rythme quotidien.
Autres temps forts : Nous poursuivons les cartes blanches avec, d’une part, l’installation monumentale dans la Nef de la Grande Halle de l’artiste malien Abdoulaye Konaté, représenté par la Galerie 38 (Casablanca) et, d’autre part, l’installation de l’artiste Nnenna Okore (October Gallery, Londres), au sein de l’espace des Rencontres. Deux tables rondes sont consacrées aux cartes blanches, animées d’une part par Claire Staebler, directrice du Frac Pays de la Loire, autour de Nnenna Okore, et moi-même, autour d’Abdoulaye Konaté. D‘autres échanges sont prévus avec notamment Seloua Luste Boulbina autour du vidéaste David Gumbs, ou de l’artiste performeuse Annabel Guérédrat.
INFOS :
AKAA Art & Design Fair
Du 21 au 23 octobre
Carreau du Temple
4 rue Eugène Spuller, Paris 3e