Allora & Calzadilla fendent l’alouette à royaumont. Split the Lark

Split the Lark and you’ll find the Music – Fends l’alouette-tu trouveras la Musique. La restauration et la valorisation de la Fondation Royaumont, centre international pour les artistes de la musique et de la danse, devient l’occasion, pour la première fois, de l’intrusion de l’art actuel dans cette abbaye fondée sous Louis IX.

Invités dans ce lieu magique, Jennifer Allora (née en 1974) & Guillermo Calzadilla (né en 1971) répondent à cette proposition en plaquant les trois premiers mots du poème de l’américaine Emily Dickinson (1864) Split the Lark sur l’immense échafaudage de cette abbaye, en utilisant une typographie faite de « slashs ». Ces signes de ponctuation, également des signaux d’improvisation dans une partition musicale, sont autant de représentations de la fragmentation du corps démembré de l’alouette dans la tentative utopique de percer le mystère de son chant. Trois vidéos, dans la galerie nord, la salle des charpentes et la sacristie, poursuivent la recherche du mystère du chant et de la musique. Raptor’s Rapture (2012) explore les liens entre vivant et mort par l’intermédiaire de la musique jouée, sur une flûte préhistorique taillée dans un os de vautour, face à un vautour griffon vivant ! Apotomē (2013) réinterprète un concert donné pour deux éléphants du Jardin des plantes pendant la Révolution française ; il est mis en chant par un homme à la tessiture basse, filmé recherchant les squelettes de ces éléphants dans les réserves du Museum d’histoire naturelle. Dans 3 (2013), une violoncelliste retranscrit musicalement les proportions que lui inspire la Vénus de Lespugue. L’audition d’Interludes (2014), œuvre sonore à peine perceptible, composée de chants respiratoires de chanteurs, clôt ce parcours dans ce lieu encore vibrant de la présence des cisterciens.