Alexandre Estrela, Fondation Gulbenkians

Alexandre Estrela (né en 1971, Lisbonne) dont l’oeuvre se situe à la croisée des arts visuels et du cinéma expérimental, parle de « machines de perception » engageant notre ouïe, notre vision, notre rapport aux objets et à l’espace. Une visée synesthésique rejouée au fil de ses recherches expérimentales à chacune de ses interventions, questionnant la nature même de l’image dans une mise en tension proche de la désorientation.

Pour la Délégation en France de la Fondation Gulbenkian, il a imaginé une cartographie de l’espace avec Sérgio Mah, le commissaire, autour de 9 œuvres récentes, dont certaines jamais encore montrées, sous le titre « Métal hurlant ». Une direction et un matériau nouveau qui engage le medium principal, la vidéo, dans son rapport à des dispositifs architecturaux de sorte que l’image photographique d’origine est mise à mal dans son immatérialité présupposée. Entre 2ème et 3ème dimensions, image fixe et image en mouvement, figuration et abstraction, objet et écran, autant d’enjeux en apparence contradictoires pour  se saisir des avancées technologiques et leur potentiel de reconfiguration du visible. L’artiste formé à la peinture au départ, volontiers inclassable, explore sur les traces de Duchamp, Man Ray ou Burroughs qu’il cite volontiers, les champs de la perception et de l’éblouissement des sens avec un net penchant pour la sculpture.

Exposé dans des institutions majeures telles que le musée de Serralves à Porto, le Musée national centre d’art Reina Sofía et et la Casa Encendida à Madrid, le M HKA d’Anvers, le Kunstverein de Munich, cette première en France est un événement.

Marie de La Fresnaye


Infos pratiques :

Alexandre Estrela, Métal Hurlant
Fondation Calouse Gulbenkian, Délégation en France
39 bd de la Tour Maubourg, Paris 7è
du 13 mars au 16 juin