Sarah Braeck - Les Courants de lumière

Par Bellise Perrin12 mars 2025In Articles, 2025

 

 

Sarah Braeck, artiste parisienne diplômée de l’Esag Penninghen (2009), explore les relations entre l’art et les enjeux écologiques à travers des œuvres où la photographie dialogue avec la peinture, l’encre et le collage. Dans un contexte marqué par le réchauffement climatique, la séquestration du carbone devient une priorité pour limiter les effets des émissions de gaz à effet de serre.

 

Son projet Les Courants de lumière se fonde sur les recherches menées par l’Institut de microbiologie marine Max Planck (Brême, Allemagne) pour mettre en avant les bienfaits méconnus des algues brunes, comme le « Fucus vésiculeux », dans la régulation du carbone. Ces algues marines ne se contentent pas de capter le CO₂ dans leur biomasse par la photosynthèse. Elles participent également à un stockage durable dans les fonds océaniques en libérant des excrétions carbonées, telles que le « fucoïdane », sur des milliers d’années.
Les Courants de lumière traduit ce phénomène naturel en un conte biologique. Sarah Braeck collecte des archives photographiques auprès de chercheurs et documents en ligne. Ces images sont métamorphosées par des interventions successives : immersion des tirages dans l’eau, applications d’encre, couches de matières réfléchissantes et reprises de vues au flash. Par ce processus créatif, elle recrée les mouvements invisibles du carbone dans l’air et l’eau, révélant l’interconnexion des éléments naturels et leur rôle dans les cycles biogéochimiques.
La série s’ouvre sur trois grands paysages verticaux qui illustrent la pompe à carbone biologique des algues et des paysages qu’elles habitent. Le corpus, construit en strates successives, symbolise la circulation du carbone de l’atmosphère vers les abysses marins. Une galerie de portraits d’algues brunes complète l’ensemble, révélant leur diversité à travers le monde et soulignant leur rôle crucial dans le maintien des équilibres écologiques. Parmi ces œuvres, Herbier marin représente un spécimen de « Fucus vésiculeux ». En y intégrant une matière réfléchissante, Sarah Braeck matérialise la photosynthèse et illustre la fonction unique de cette algue dans la capture et le stockage du carbone. Ce travail met en lumière l’équilibre fragile des milieux naturels, tout en soulignant le rôle fondamental des algues dans la régulation des gaz atmosphériques.

 

 

 

Infos pratiques
Exposition « No(s) Future(s) » par le Mentorat des Filles de la Photo Du 15 janvier au 10 mars 2025
Grilles du Square de la Tour Saint-Jacques, rue de Rivoli, Paris 4e